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Russie

Mo        &       Ma
Les  Clopins       clopants
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Les  Clopins       clopants

Dimanche 11 juin 2017

ça y est les amis, nous y sommes. Elena et son mari Vassili sont venus nous attendre à l'aéroport de St Petersbourg ce matin. Durant le trajet de retour à leur domicile, ils nous présentent leur ville. Elena parle un bon français. cela va nous faciliter la vie. Gros changement de style architectural et de météo. Gros changement tout court. Difficile de lâcher l'Iran comme cela, en quelques heures, de quitter Abbas et sa famille et de se plonger à présent dans une nouvelle aventure.

Elena nous prépare un succulent déjeuner représentatif de la cuisine russe : entrées avec crudités à la crème, hareng aux oignons, salade de chou, suivis de boulettes de viandes et pommes de terre. Bien sûr, avant d'avaler la première bouchée, nous buvons un verre de Vodka. C'est traditionnel, et l'on se sent pas l'âme assez guerrière pour lutter contre les traditions. Il y en aura deux autres au cours du repas. Ces choses là vont par trois. C'est comme ça.

Nous passerons ensuite l'après-midi à organiser notre séjour à l'aide de leur précieux conseils .

Je me demande ce que l'on a fait au bon dieu pour mériter autant de gentillesse.

Lundi 12 juin 2017

Une journée qui commence bien, sous le signe d'un petit déjeuner russe de fête. Elena a préparé des Sirniki et des Varenniki. Fromage blanc, oeufs, farine et sucre, on patouille tout ça, et on en fait soit un petit rouleau qui sera coupé en morceau, et les morceaux cuits dans une eau bouillante (Varenniki), soit une croquette qui sera poêlée (Sirniki). Lers deux se dégustent accompagnée de crème fraiche, ou de confiture. La journée commence bien.

Il nous faut bien cela car c'est notre première sortie en solo dans la ville. Direction, le palais Michaïlovsky, construit fin 17e pour un frère du Tsar. Il deviendra le Musée russe à la suite de la victoire sur Napoléon et le regain de nationalisme qu'elle suscite. Superbe collection de peintures du 15e au 20e siècle - voir les images.

Puis, passage obligé par le cathédrale St Sauveur, une merveille de l'art orthodoxe russe. 6000 mètres carrés de mosaïque intérieur et extérieur, 12 ans de travail. Le résultat est exceptionnel. Il y avait un monde fou aujourd'hui. C'était la fête nationale russe, donc congé pour tous.

Mardi 13 juin 2017

Une grosse journée nous attend. L'Ermitage, St Isaac et soirée à l'opéra.

De ce programme trop ambitieux, nous n'avons pu faire que l'Ermitage et la soirée à l'opéra.

L'Ermitage, c'est monstrueux. C'est le musée de tous les superlatifs : le plus grand, le plus grand nombre d'objets présentés, le plus de monde. Nous n'avons pas pu le parcourir dans sa totalité tellement il y en a. Et, il faut vous l'avouer, au bout de 5 heures, notre capacité d'absorption de la beauté et d'émerveillement s'atténue, et nos membres inférieurs crient leur besoin de repos.

Le palais en lui-même est grandiose. Bref, un incontournable de St Petersbourg.

Belle soirée à l'opéra avec la Bohème de Puccini, dans le très beau théâtre à l'italienne Marinsky.

La Bohème était chantée en italien. Heureusement, il y avait des surtitres en russe, on a pu suivre le texte !

Mercredi 14 juin 2017

Et l'on enchaîne avec une journée tourisme de masse. Nous avons acheté une excursion pour nous rendre dans la ville de Pouchkine, là où se trouve la palais d'été des tsars, l'Ermitage étant le palais d'hiver.

La météo nous gâte, nous avons droit à un soleil radieux. C'est une chance car les jardins du palais sont merveilleux. Le cadre est enchanteur. Arbres centenaires, plan d'eau, prairies en fleurs, massifs soignés aux ciseaux, oiseaux et écureuil... un conte de fée. Vous le verrez sur les photos. 

L'intérieur est ressemblant à son grand frère, l'Ermitage, en plus cocoon, avec une pièce exceptionnelle, la chambre d'ambre. Murs et plafonds sont entièrement décorés d'ambre. Malheureusement, il vous faudra l'imaginer car photos interdites et très surveillées.

Jeudi 15 juin 2017 = J + 2 mois

Nous fêtons aujourd'hui nos deux premiers mois de voyage. Pour l'instant, touchons du bois, pas de problèmes particuliers, la tourista nous épargne. Pourvu que cela dure.

Grand soleil sur SP ce matin, frais mais beau.

Au préalable, passage par le marché avec Alex, notre hôte pour préparer le diner que nous leur offrons : lentilles à la chilienne, Marcela est au fourneau ce soir.

Mais avant cela, une journée éducative nous attend avec le musée d'ethnologie, chaudement recommandé par un ami français. Résultat décevant. Collections très riches sur les modes de vie des différentes ethnies de ce si grand pays, mais peu d'informations en anglais; la majorité en russe. Nous avons du jouer aux devinettes une partie de la journée.

Au retour, passage par la cathédrale Notre Dame de Kazan, église orthodoxe vouée à l'icône de Notre-Dame de Kazan. Une foule nombreuse se presse pour embrasser son image.

Puis, c'est la cathédrale St Isaac qui nous ouvre ses portes. C'est par ses dimensions, la troisième cathédrale d'Europe après la basilique Saint-Pierre et cathédrale Saint-Paul de Londres. Nous gravissons les 262 marches qui permettent d'accéder à une galerie supérieure. Elle nous offre un point de vue remarquable sur la ville. 

Après le diner, Alex et Polly nous invitent à voir l'ouverture des ponts sur la Néva, le grand fleuve de SP. Nous sommes dans une période de l'année appelée "les nuits blanches" en raison de la durée très courte de la nuit, et c'est une tradition pour les habitants de SP d'assister vers 1h30 du matin à l'ouverture des ponts permettant le passage des gros bateaux.

Dimanche 11 juin 2017

ça y est les amis, nous y sommes. Elena et son mari Vassili sont venus nous attendre à l'aéroport de St Petersbourg ce matin. Durant le trajet de retour à leur domicile, ils nous présentent leur ville. Elena parle un bon français. cela va nous faciliter la vie. Gros changement de style architectural et de météo. Gros changement tout court. Difficile de lâcher l'Iran comme cela, en quelques heures, de quitter Abbas et sa famille et de se plonger à présent dans une nouvelle aventure.

Elena nous prépare un succulent déjeuner représentatif de la cuisine russe : entrées avec crudités à la crème, hareng aux oignons, salade de chou, suivis de boulettes de viandes et pommes de terre. Bien sûr, avant d'avaler la première bouchée, nous buvons un verre de Vodka. C'est traditionnel, et l'on se sent pas l'âme assez guerrière pour lutter contre les traditions. Il y en aura deux autres au cours du repas. Ces choses là vont par trois. C'est comme ça.

Nous passerons ensuite l'après-midi à organiser notre séjour à l'aide de leur précieux conseils .

Je me demande ce que l'on a fait au bon dieu pour mériter autant de gentillesse.

Vendredi 16 juin 2017 - Garance fête ses 2 ans

Troisième jour de grand beau temps sur la ville, nous avons beaucoup de chance.

Nous partons visiter le palais de Peterhof, à 25 km de SP. Construit au début du 18e siècle par Pierre le Grand, il voulait en faire l'équivalent de Versailles - voir ce lien.

Les jardins, agrémentés d'une multitude de fontaines, sont magnifiques. Neptune est à l'honneur, des statues dorées à l'or fin en pagaille, rien n'est trop beau pour les puissants.

Là encore, comme à Pouchkine, une armée de petites mains veillent à l'état des massifs et pelouses. Le parc est assez grand pour nous offrir des petits coins tranquilles, loin de la foule qui se presse.

Samedi 17 juin 2017

Alex, notre hôte, n'en revient pas. C'est la quatrième jour d'affilée de grand soleil. Quand on sait que SP compte entre 30 et 50 jours de soleil par an. Ce matin, nous musardons en ville, jusqu'à rejoindre la forteresse Pierre et Paul, un vaste ensemble bastionné, construit au 18e siècle par Pierre le Grand, encore lui. La ville lui doit son nom.

Après le déjeuner, séquence repos car la nuit prochaine sera courte. Nous irons assister, comme de très nombreux Peterbourgeois, à la levée des ponts de la ville pour permettre le passage des gros bateaux. Nous devions y aller jeudi dernier.

Nous quittons le domicile d'Alex vers 20h30 pour une longue marche à pied à la découverte de sa ville, et rejoindre vers 23h30 la famille d'Elena pour assister ensemble à cet événement.

La ville de nuit est encore plus belle. Le coucher de soleil est magnifique. Les éclairages des façades subliment les bâtiments. Saint Petersbourg est vraiment une très belle ville. La présence de l'eau apporte une respiration et une fraicheur. Le mélange des styles architecturaux, gothiques, baroques, classiques est un ravissement. Jours heureux à St Petersbourg.

Demain dimanche, nous prenons le train pour Moscou. 

Lundi 19 juin 2017

Petit retour sur la journée de dimanche : transfert entre SP et Moscou. Voyage en train très rapide 4h pour 700 km. Bravo la Cie ferroviaire russe. Métro jusqu'au domicile de Natalia, Kirill son mari et Andreï, son fils. Une assiette de Bortsch, soupe traditionnelle russe, nous attend, histoire de nous souhaiter la bienvenue. Ils habitent un quartier résidentiel dans le sud-ouest de la ville. Natalia parle français, elle travaille pour les laboratoires Boiron. Kirill s'occupe de rénovation d'appartements. Profitant de la belle soirée, Ils nous emmènent faire un tour au centre ville.

Lundi matin, jour de pluie. Nous n'étions plus habitués. Nous partons visiter le Kremlin, siège du pouvoir russe depuis le 14e siècle. Vous ne verrez que des photos extérieures, il est interdit de prendre des images à l'intérieur des bâtiments. L'un d'eux, l'Armurerie, contient des merveilles. Outre des armes et armures, il y a là des carrosses, des costumes, des couronnes, des trônes, de l'argenterie, de la vaisselle ... des merveilles offertes par les ambassadeurs en visite ou bien fruit du savoir faire des ateliers du Kremlin. Notre coup de coeur de la journée.

Dans l'après-midi, notre producteur nous avait arrangé une entrevue avec Vladimir Poutine, mais ce dernier n'est jamais venu. Comprends pas. Mal élevé ce garçon, même pas un sms pour décommander !

Alors, dépités, nous rentrons de bonne heure pour faire les courses et préparer le dîner de nos hôtes. Ce soir, la commande, c'est Moussaka. Oui, je sais, c'est grec, mais Kirill adore ça, et il mesure une tête de plus que moi !

Mardi 20 juin 2017

Journée blanche pour nous, besoin de repos et de temps pour organiser la suite du voyage.

Une petite gâterie dont nous ne vous avons pas encore parlé : le "Seroc". Je l'écris en phonétique. Sous une enveloppe de chocolat, se cache un coeur tendre de crème. Un délice ! Une fois que l'on y a goûté, difficile de s'ar rêter !

En soirée, Kirill nous a préparé un délicieux plat de poisson provenant d'une région très éloignée de Moscou, la presqu'île de Kamchaska, au nord du Japon. Sa maman vit là et lui apporte du caviar et du poisson a chacune de ses visites. Pour l'occasion, nous avons acheté deux bouteilles d'un brut pétillant local pour accompagner le caviar. En fin de soirée, Kirill nous chantera une chanson "deux joyeuses oies" pour apporter sa contribution au projet "Chansons du monde". Regardez l'enregistrement, cela vaut son pesant de cacahuètes !

Mercredi 21 juin 2017

Ce matin, changement d'hôtes. Nous quittons Natalia et Kirill pour rejoindre Svetlana, qui vit dans un autre quartier de Moscou avec sa fille de 15 ans Eugénia. Changement de conditions sociales également. Svetlana vit dans un immeuble soviétique des années 50. Elle a pour elle et sa fille une pièce unique d'environ 20 m², et partage avec 3 autres familles une cuisine, salle de bains et wc. C'était le standard à l'époque pour les familles. Qu'importe le confort, son accueil est des plus chaleureux, et Svetlana a pris 3 jours de congés pour nous accompagner dans Moscou !

Une assiette de Bortsch nous attend pour nous donner des forces. Après moultes hésitations, nous partirons visiter un petit Disneyland russe assez moche (mauvaise pioche) situé près de l'emplacement du petit Kremlin, la résidence de la famille des Tsars sur l'île de Izmaïlovo, avant de rejoindre un très grand parc en centre ville, le parc Gorki. Dans ce lieu, étonnant, nous trouvons une école de trapèze volant !

Jeudi 22 juin 2017

Une journée sauvée par le gong !

Elle avait fort mal commencé. Marcela se réveille avec une forte migraine. Il pleut et commence à faire froid. Une éclaircie se dégage, qui nous invite à partir en balade. Notre programme du jour tourne autour de la place rouge. Nous choisissons d'y aller en bus, mais des embouteillages monstres nous retardent d'une heure. Quand enfin, on arrive sur place, une grosse averse nous contraint à nous mettre à l'abri.

Dieu soit loué (et dans ce cas, on ne rechigne pas sur le prix de la location), une super galerie commerciale se trouve là, juste à côté, abritée sous une très belle verrière de 180 mètres de long.

Nous y avons passé deux heures à nous sécher et à goûter les différentes glaces. Il n'y avait qu'à pas pleuvoir !

Et puis, miracle, le belle éclaircie espérée arrive et les sourires avec. Nous pouvons enfin découvrir ce lieu mythique, la place rouge. Quand je dis nous, c'est nous plus tous les chinois de la planète qui ont du se passer le mot pour venir en Russie en même temps que nous !

Pour le diner, nous préparons à Svetlana et sa fille la "bolo des Casa", notre spécialité italienne de famille.

Vendredi 23 juin 2017

Dans la perspective du voyage en Transsibérien, nous faisons le plein de provisions, dont deux bouteilles de Vodka pour favoriser le rapprochement des peuples et des cultures...

Dans l'après-midi, nous la jouons tranquille, touristes en prenant un bateau mouche qui suit le cours de la Moscova et serpente dans le centre ville. Vous aurez ainsi un aperçu de l'architecture du centre ville. Vous verrez ainsi une usine de production de chaleur en pleine ville. Son urbanisme peut nous paraître étrange. Elle a conservé une activité industrielle et commerciale sur son territoire, alors que dans la plupart des villes françaises, ces activités ont été excentrées en périphérie. Cette ville est extrêmement étendue 970 mi², alors que Paris occupe 40 mi² et New-York 460 mi². C'est la plus grande ville d'Europe. Ce qui frappe encore, c'est la présence des arbres, même dans la cité où habite Svetlana, les arbres sont profusion. Les parcs sont très nombreux et très bien aménagés. 

Elle possède de remarquable également un métro, dont certaines stations sont magnifiques.

A l'heure où nous la quittons, elle nous laisse toutefois un sentiment étrange. Nous lui préférons le charme et la tranquillité de Saint-Petersbourg.

Dans le Transsibérien, nous n'aurons pas de connexion wifi. La communication sera rétablie à notre arrivée à Irkoutsk, le 27 juin en soirée. A bientôt, les amis.

Visitons un appartement collectif à Moscou datant de 1956, sous l'ère communiste : un Kommunalka

Cours de danse traditionnelle au Parc Gorki

Samedi 24, dimanche 25, lundi 26 et mardi 27 juin 2017

Quand nous avons annoncé à chacun de nos hôtes russes que nous allions de Moscou à Irkoutsk en transsibérien (5 000 kms), tous on eu la même réaction : mais, vous êtes fous ! 4 jours dans le train, alors qu'il faut à peine 5h en avion ! 

Vraiment, l'expérience du transsibérien, c'est un trip de voyageur européen. 

Le parler russe

Des jeunes de 20 ans expriment leur souhait pour l'avenir, ainsi qu'un enfant de 7 ans

Le transsibérien, mode d'emploi :

- Réserver ses places : il est prudent d'acheter ses places sur le site des chemins de fer russe - clic sur ce lien - ouvert à la vente 2 mois à l'avance. Faites-vous accompagner par un ami qui maîtrise le russe si possible.

Il est important de noter que tous les horaires des trains sont donnés en heure de Moscou. Aussi, s'il est indiqué que l'heure d'arrivée à Irkoutsk est 15h (Moscou), en heure locale il sera 20h, car il y a 5 heures de décalage entre Irkoutsk et Moscou.

- Confort du voyage : 3 classes de confort : compartiment à 2 pax, compartiment à 4 pax, wagon de 54 pax. Nous avons opté pour cette option, c'est la platskart, la plus économique. Il faut juste accepter le confort relatif qui accompagne cette option.

La Platskart

Prix : nous avons payé 7800 roubles, soit environ 130 € pour Moscou - Irkutsk, départ le 24 juin 2017 à 00H35, arrivée le 27 à 15h47, soit 88h.

Pour ce prix, vous avez une couchette avec un matelas, avec 2 draps, un oreiller et une taie, une couverture.

Un conseil, réserver des places dans le milieu du compartiment, car à un bout, il y a les toilettes, et à l'autre bout le Samovar (distributeur d'eau chaude 24/24), très utile pour le thé ou les soupes. Choisissez les couchettes du bas, côté fenêtre, vous serez moins dans le passage.

Une fois à bord, vous êtes sous l'autorité du chef de wagon, souvent une femme, la Prodovnika.

Hygiène : 2 cabines avec wc et lavabo, alimentés en papier wc et rouleau essuie-tout. Ils sont régulièrement entretenus par la Prodovnika, mais ne vous attendez pas à des miracles.

Restauration : faites provisions de produits secs (pain, biscuits, thé, café pour le petit déjeuner, nouilles chinoises déshydratées, saucisson, paté, sans oublier fruits secs, chocolat, confiserie, et bien sur concombre et tomates. Dans les gares principales, vous trouverez sur le quai des marchands ambulants qui proposent des plats cuisinés (boulettes de viandes, poulet, poisson accompagnés de pommes de terres) à 150 roubles, environ 2,50€, mais également toutes sortes de provisions, même des glaces.

Faites provision d'eau en bonbonne, si vous le pouvez.

Prises électriques : dans notre train, il y avait 2 prises publiques, donc rotation pour recharger les téléphones et tablettes. Une privée dans la cabine de la Prodovnika.

Pas de wifi dans notre train.

Le wagon est climatisé. La température à bord est confortable.

Prévoyez une tenue décontractée, genre short, t-shirt et sandales genre tong pour la vie à bord.

Pour les activités, c'est vous qui voyez. 

Mardi 27 soir et Mercredi 28 juin 2017

L'expérience du transsibérien est terminée. Hier, sur le quai, nous étions un peu tristes au moment de la séparation des corps. De parfaits inconnus il y a quatre jours, et par la magie du voyage, voilà que nous serrons dans nos bras des presque amis, des quasi membres de la famille. Là encore, notre bonne étoile a tenu sa promesse, placer sur notre chemin des êtres bienveillants, chaleureux, festifs.

L'expérience du TS tient pour beaucoup à la qualité des contacts que vous pouvez, ou pas, nouer à l'intérieur du wagon, car il faut bien se l'avouer, la monotonie du paysage ne vaut pas le déplacement.

Et le voyage continue avec notre arrivée à Irkoutsk en soirée. A l'extérieur de la gare, Tom et Alice , nos hôtes pour deux nuits, nous attendent avec une belle assiette de Borch.

Mercredi sera une journée de repos et de logistique. Il nous faut organiser le transport entre Irkoutsk et Oulan Bator, capitale des terres mongoles, prévu pour le 5 juillet.

Mais d'ici là, demain matin, il nous faut foncer au consulat mongol pour déposer une demande de visa, puis, nous prendrons la route de l'île d'Olkhon pour séjourner quelques jours sur les rives du Baïkal.

Jeudi 29 juin 2017

Une journée qui commence bien. Nous sommes les premiers à faire le siège devant le consulat de Mongolie. Résultat, nous repartons 1 heure après avec nos visas en poche. Une journée qui commence bien.

Par contre, deux jeunes français nous apprennent que l'ambassade de Chine à Oulan Bator ne délivre plus de visas. Il va falloir revoir nos plans. L'obtention des visas en cours de route peut tourner au casse-tête.

10h. Le minibus qui nous emmène sur l'île d'Olkhon est au rendez-vous. A l'intérieur, un groupe d'une dizaine de touristes allemands. Le chauffeur roule comme un fou. Il nous faudra tout de même plus de 6 heures pour avaler les 300 kms et rejoindre Khoujir, notre village sur l'île. 

Nous croisons des troupeaux de vaches qui traversent impunément la route, en toute quiétude. Les chauffeurs ont l'habitude et ne klaxonnent même plus. La traversée en ferry effectuée, les trente derniers kilomètres sont une épreuve pour nos fesses et les véhicules. La route cède sa place à la piste.

Tout au long du chemin, l'architecture et le paysage changent. ​Les grands prairies d'herbes courtes apparaissent. On pressent déjà l'immensité de l'espace mongol.

Les visages aussi changent. Le type européen cède sa place.

Vers 17h enfin, nous arrivons au Kampus hostel, guesthouse d'une dizaine de chambres en lisière de la forêt de Khoujir. Savoir que l'on ne va pas se déplacer pendant 4 jours est un bonheur. Nos corps en mouvement perpétuel ont besoin de se poser.

Vendredi 30 juin 2017

Ce matin, grasse matinée chez les clopins clopants qui en sentaient un grand besoin. Ouverture de l'oeil droit, puis de l'oeil gauche, regard complice. Ne dis rien, j'y retourne, j'ai un rêve à finir. Et l'on se retrouve comme cela à émerger du lit, vaseux, vers 13h.

Bon, on se secoue un coup, on a rendez-vous avec le rocher du Chaman. L’île d’Olkhon est considérée comme le centre sacré du monde pour les chamans du nord, et le centre suprême, c’est ce petit morceau de caillou formidablement photogénique qui émerge des eaux. 

Surprise, à notre arrivée, deux individus offrent leurs chants au lac et au rocher - voir vidéo. Nous restons un long moment sous le charme des lieux, à les écouter.

Ce lac n’est pas un lac, c’est une véritable mer. En forme de croissant, il mesure 636 kilometres de long – c’est plus que la distance Bordeaux-Paris – de 25 à 80 km de large. Le Baïkal est ainsi le plus grand bassin d’eau douce de la planète, il contient à lui seul près du cinquième des réserves mondiales, plus que les cinq grands lacs américains réunis. Une eau d’une formidable pureté : il paraît que l’été, certains baigneurs sont pris de vertige en regardant vers le fond.
La profondeur du lac Baikal, justement, peut atteindre plus de 1500 mètres aux abords de l’île d’Olkhon ! 
Là-aussi, c’est un record. « S’il était vide, il faudrait un an à tous les fleuves du monde réunis pour le remplir à nouveau », écrit Dominique Fernandez, dans Transsibérien.
On y recense 1 550 espèces animales et plus de 600 espèces végétales ; près de la moitié d’entre elles sont endémiques. Voilà pour les chiffres. 

On a tellement aimé le rocher que nous y sommes retournés dès le diner avalé. Nous ne voulions pas manquer le coucher de soleil.

Chants sacrés au rocher du Chaman - lac Baïkal

Samedi 1er juillet 2017

Aujourd'hui, nous avons rendez-vous avec Olkhon, la plus grande des îles du lac, 71 kms de long et une douzaine de large. Longtemps vouée aux activités pastorales et à la pêche, elle s'oriente aujourd'hui de plus en plus vers le tourisme. Khoujir compte une vingtaine d'hôtels et guesthouses, et ce n'est pas fini. Les bâtiments poussent comme des champignons. Elle a un petit côté western avec ses rues en terre battue et ses vaches en liberté. La majorité de la population est bouriate.

Les paysages de l'île sont variés : steppe, des plages de sable avec des dunes, des rochers de marbre recouverts par des mousses épaisses, des collines, des forêts de conifères, de larges falaises côtières. Mais ce qui frappe le plus, c'est l'eau tout autour. Le lac est là, énorme. Je vous donnais des chiffres hier sur les dimensions pharaoniques de cet océan d'eau douce.

En voyant toute cette eau, reviens à ma mémoire cette citation de Pierre Dac à propos du lac Léman : "Je pense souvent, non sans vertige, à la quantité de bœuf et de légumes qu'il faudrait pour faire un pot-au-feu avec l'eau du lac Léman !". Le pauvre homme. Qu'aurait-il dit en voyant le Baïkal ? 

Aujourd'hui, nous sommes partis avec Youri, un russe aux yeux clairs et à la belle voix de basse et son 4x4. Une famille russe nous accompagne. La lumière n'est pas propice aux images. Le ciel est voilé et une brume tenace noie l'horizon. Nous partons en direction du nord de l'île pour rejoindre le cap Khoboï. 4 heures de tape cul sur la piste, avec quelque fois la crainte de nous ensabler. C'est étrange, la terre est extrêmement sableuse sur l'île. Ajouter à cela, le cri des mouettes et vous jureriez d'être en bord de mer !

Dimanche 2 juillet 2017

Journée blanche à tous les niveaux. La météo nous envoie un ciel tout laiteux et notre potentiel à nous remuer le popotin est proche de zéro. Résultat, une journée de repos et de préparation de la suite des opérations. Nous avons réservé des hébergements pour notre arrivée en Inde et en Argentine.  Demain, nous rentrons sur Irkoutsk.

Nous profitons de ce temps mort pour aborder le petit quart d'heure pédagogique :

Après les lettres persanes, voici les lettres russes.

Lire les mots en russe est assez déroutant au début car il y a plusieurs lettres qui n'existent pas dans notre alphabet, mais aussi parce qu'il y a des faux amis.

L'alphabet cyrillique a été créé en Bulgarie au IXe siècle par les disciples du frère Cyrille. Il compte 33 lettres.

7 lettres cyrilliques comme nos lettres latines :

7 lettres de l’alphabet russe sont identiques à celle de l’alphabet latin. En tout cas, elles s’écrivent de la même manière. Il n’y a que le « e » russe qui se prononce « yé », mais bon, c’est presque pareil non ? Voici les autres :

  • А => A

  • Е => Yé

  • З => Zé

  • К => K

  • М => M

  • О => O

  • Т => T

9 lettres comme les lettres grecques :

Quelques lettres sont directement issues du grec pour ceux d’entre vous qui auront fait. Elles sont au nombre de 9 que vous reconnaîtrez aisément si vous avez fait un peu de grec (ou un peu de maths).

Vous y reconnaîtrez le « pi »  ou encore le « ro »… à vous de jouer.

  • Б => B

  • Г => Gué

  • Д => D

  • У => Ou

  • Ф => F

  • П => P

  • С => S

  • Р => R

  • Л => L

15 lettres russes :

Sur les 33 lettres et signes que contient l’alphabet cyrillique, seule une quinzaine ne ressemble pas à ce que vous connaissez. Mais 15 lettres, ça va vite. Les voici :

  • И => I

  • Й => Yeu

  • Ц => Tseu

  • Ч => Tsheu

  • Н => N

  • Ш => Sheu

  • Щ => Shsheu

  • Х => Kha

  • Ы => écouter sur le podcast

  • Ж => J

  • В => V

  • Э => Hè

  • Ю => You

  • Я => Ya

  • Ё => Yo

 

Pour ceux qui veulent passer en deuxième année, voir ce site.

Lundi 3 juillet 2017

Retour à Irkutsk par le même trajet tape cul.

On se sent tout chose de quitter Khoujir, l'île d'Olkhon et le Baïkal. Marcé était sous le charme. Je ne sais pas si elle sentait la présence toute proche de Sylvain Tesson, qui est venu écrire "Dans les forêts de Sibérie"sur les rives du Baïkal, un peu plus loin. 

La présence apaisante du lac, les petites maisons de bois aux toits colorés, la bonne cuisine de Galina, tout cela va nous manquer. Nous reviendrons, c'est sûr, mais cette fois çi en hiver pour voir la surface du Baïkal gelé. Ce doit être un spectacle encore plus grandiose.

Tout au long de la route, nous retrouvons les troupeaux de vaches et de chevaux en liberté. Ici, l'espace leur appartient. Ces immenses prairies en herbe sont leur territoire. L'homme est venu ensuite poser du goudron et des poteaux au milieu des prairies.

A Irkutsk, nous sommes accueillis pour deux nuits par la famille de Elena (encore une !) dans un quartier populaire. 

Mardi 4 juillet 2017

Jour de pluie sur Irkutsk. On avait prévu un programme de visite, mais sagement, nous reportons au lendemain.

Le matin sera consacré au blog. Vers 11H30, nous profitons de la voiture d'Elena qui s'échappe en ville pour se joindre à elle. Nous nous réfugions dans un confortable café avec de délicieux capuccino et un Napoléon pour compagnons. 

En soirée, nous leur préparons une tarte à la tomates pour apporter une touche française à leur quotidien. Elena nous confessera que l'accueil des voyageurs est pour elle et sa famille une source d'oxygène.

Mercredi 5 juillet 2017

Grand soleil ce matin. Retour au centre ville à la recherche du consulat de Chine pour finalement apprendre qu'ils ne délivrent plus de visas. Ils nous disent d'aller à Moscou. J'adore l'humour chinois ! Nous tenterons notre chance lors de notre escale à Hong-Kong.

Longue balade dans la ville ensoleillée à la découverte de son architecture.

Ce soir, nous prenons le train de nuit pour Oulan Oude. Puis, nous sauterons dans le bus pour un trajet de 12h vers Oulan Bator, en Mongolie. Arrivée prévue vers 20h demain. Nous avons réservé deux nuits dans une guesthouse nommée "La petite marmotte", gérée par un français.

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