Les égarés du Yunnan, un super road-movie pour le retour à la scène des Clopins clopants, avec des côtés tragi-comiques.
Un peu de métaphysique les amis ! D'où viens-je ? Où vais-je ? Où cours-je ?
Dans l'immensité de la Chine, nous avons choisi le Yunnan, une région montagneuse tout au Sud, sans doute pour retrouver un peu des paysages de notre pays, mais aussi pour mieux nous perdre.
Coup de mou partagé chez les Clopins clopants, ils ont du vague à l'âme.
Après six mois de voyage, la fatigue commence à se faire sentir. Le rythme s'alanguit. L'appétit de découverte s'émousse. Les difficultés du quotidien finissent par peser. Le voyage au long cours est une épreuve pour le couple. Nous avons même pensé à un moment qu'il serait temps de prendre un peu de vacances !!!
Peut-être eut-il fallu limiter nos ambitions cavaleuses à une période plus courte ? L'avenir le dira.
Voyager en Chine en solo est difficile, pour nous en tout cas. La langue hermétique et le très peu d'anglais de la population rendent la communication et la recherche d'informations vite compliquées. Ajoutez à cela l'absence d'Internet, qui souvent vous sauve la mise pour les traductions ou les informations et maintient le contact avec les proches et la famille, l'hospitalité relative des locaux, leur comportement, et les odeurs... C'est le premier pays du voyage où la sensation de mal être l'emporte.
Ce sentiment, nous avons pu le partager avec d'autres voyageurs européens rencontrés sur place. Peut-être eut-il fallu mieux préparer ce pays ?
Bref, on a eu du mal à accrocher avec la Chine et les Chinois. Peut-être étions-nous trop habitués à ce que l'on nous déroule le tapis rouge des "hellos" et des sourires bienveillants de l'Iran, de l'Indonésie et de Taïwan ? Ici, nous sommes à notre place d'étrangers sous le regard indifférent, voire au mieux surpris de la population. Je noircis un peu le tableau. Nous avons aussi rencontré des individus et des familles accueillantes. Durant la période de vacances du blog, faute de connexion, j'en ai profité pour lancer quelques recherches de familles hôtes au Laos et en Birmanie. Nous avons pris conscience de ce manque de lien en Chine.
Notre parcours au quotidien vous est raconté dans les carnets de voyage. Après Dali, spot touristique surfréquenté en cette semaine de vacances nationales, nous avons fait halte à Weishan, avec sa vieille ville est bien conservée et ses villages ethniques. Puis ce fut Lincang et Pu'er, deux grandes villes, avant de rejoindre Jinghong.
À présent, nous finissons tranquillement notre traversée du Yunnan à Mohan, une petite ville située à quelques kilomètres à peine de la frontière du Laos. Nous avons découvert un petit paradis en pleine nature. Nous sommes les deux seuls clients d'un complexe hôtelier de 30 chambres. Le personnel est aux petits soins pour nous, roitelets de pacotille que nous sommes.
Durant ce mois en Chine, voici ce que nous avons constaté.
Transport :
- Énormément de solutions de transport électriques, individuelles ou collectives : scooter, moto camionnette, petite voiture, minibus.
- Bus urbain : un trajet 2 Yuans = 0.26 euros.
- Bus interurbain : nombreux organise et économiques
- Les bagages sont contrôlés comme dans les aéroports et l'identité de chaque passager est enregistrée.
Repas :
- Des restaurants de partout. Un plat simple (Riz ou nouilles + viande + légumes) autour de 20/25 yuans = 3 euros.
- La cuisine est souvent faite à l'extérieur, cuisson-minute en wok.
- Les Chinois mangent sans horaires précis, la plupart du temps au restaurant, même pour le petit-déjeuner qui est un repas.
Comportement :
- Individualistes : ils conduisent sans se préoccuper de l'autre, ils bousculent, vous passent devant dans les files d'attente, parlent fort au téléphone dans la rue ou le bus.
- Collectifs : paradoxalement, ils pratiquent des activités collectives, danses, jeux, sports dans des espaces bien aménages pour cela, tels que les parcs ou les places publiques.
- Dans la rue, il est fréquent d'entendre cracher, avec un bon vieux raclement de gorge.
Aménagement :
- Voies de circulation en ville : très souvent séparées par une barrière pour empêcher les traversées intempestives, qui gêneraient la circulation.
- Feux tricolores : un compteur en secondes vous indique le temps restant.
- Éclairage public routier en ville : alimenté par des panneaux solaires.
Sécurité :
- Des caméras de vidéosurveillance de partout.
- Des petits postes de police en ville, très présents et visibles.
- À aucun moment, nous nous sommes sentis en danger.
Demain, nous quittons la Chine pour nous rendre au Laos. Ce choix, nous l'avons fait pour notre ami Pierre Vaulot. Nous pensions le retrouver dans le village de Ban Tham, là où il projetait de s'installer pour une nouvelle vie. Un accident stupide, survenu à l'automne 2015, va nous priver de ces retrouvailles.
Au Laos, nous devrions bénéficier d'une connexion plus facile et garder le contact avec vous, fidèles suiveurs.
Arrivant par le Nord, nous allons le traverser jusqu'au Sud, la région des 4000 îles.
Mais ça, c'est une autre histoire. A suivre ...
Les Clopins clopants,
Remis debouts, super pimpants