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Argentine

Jeudi 4 janvier 2018 - Buenos Aires

Arrivée prévue à 04h40 à l'aéroport de Buenos Aires. Repos intégral pour récupérer des 31h de voyage et des deux nuits passées dans l'avion ou l'aéroport.

Vendredi 5 janvier 2018 - Buenos Aires

On a essayé de bouger le petit doigt, mais ça remue pas vraiment. On est à peine sorti pour déjeuner d'une pizza, déguster une glace et acheter des media luna, petit croissant argentin. Repos et travail sur le programme de la province des Missiones où nous serons la semaine prochaine. Nous récupérons doucement. Demain, on attaque !

Samedi 6 janvier 2018 - Buenos Aires, Calle Hidalgo

Réveillés de très bonne heure en raison du décalage horaire que notre corps subit encore, nous piaffons d'impatience à l'idée de découvrir la ville, et surtout la rue où Marcela et sa famille ont passé deux ans, coincés là par les coups d'état militaire au Chili (1973) et en Argentine (1976). Ils vivaient tous les cinq dans un loyer sous la protection des Nations Unies, jusqu'à ce que la France donne son accord pour les accueillir. A cette époque, il y avait là des réfugiés de toute l'Amérique latine. Les dictatures locales bénéficiaient du soutien des USA, qui ne voulait pas que le socialisme s'installe dans le Sud du continent. Marcela avait alors entre 12 et 14 ans. Scolarité brisée, adolescence, insécurité, climat hostile des populations, autant de souvenirs douloureux dans la tête d'une jeune fille.

Vamos, adelante.

Nous choisissons l'option balade à pied pour nous rendre à la Calle Hidalgo. Nous traversons des quartiers paisibles et résidentiels aux maisons basses, dont certaines ont des airs anglais. Jardinets, briques. La promenade est agréable par cette belle journée ensoleillée. La température est douce et de grands arbres nous offrent leur ombrage. Notre bonne fée intervient. Marcela m'explique qu'elle se souvient des habillages en marbre qui habillent les entrées et la partie basse des façades d'immeuble. Je m'arrête devant une maison, bel exemple à photographier. Le propriétaire, qui me voit faire, ouvre sa porte. Je crains le pire. Mais non, nous engageons la conversation, et nous nous retrouvons à l'intérieur autour d'un café à discuter pendant une heure du voyage. Hugo et Haydee sont en retraite tous les deux. De descendance italienne, ils aiment la France et parlent un peu notre langue. Ils nous donnent des informations très utiles pour organiser notre semaine dans le secteur de Salta. Nous serions bien restés encore à papoter mais un rendez-vous plus important nous attend.

Tout au long du chemin, des détails de sa vie argentine reviennent en mémoire. Le revêtement des trottoirs, à la charge des propriétaires de l'immeuble; les Kiosko, ces petites boutiques où l'on peut acheter des confiseries, biscuits, grignotage, cigarettes; les panaderia confiteria, où l'on achète des facturas, petite viennoiserie fourrées de crème ou de dulce de leche; les heladeria, magasin de glaces genre salon de thé.

J'en profite pour vous présenter les quatre piliers de l'alimentation argentine : la viande  grillée dans les parrilla, ou asado, en quantité ++; la pizza, excellente ici; les viennoiseries et les glaces.

Avec ce régime hypercalorique et sucré, ajouté aux sodas qu'ils adorent, nous remarquons que les argentins et tines ont tendance à mouler dans les rondeurs.

Nous allons essayer de résister aux tentations ...

Au fur et mesure que nous approchons de la calle Hidalgo, le regard de Marcela balaie le paysage à la recherche d'indice.

Nous voici enfin Calle Hidalgo, nous ne sommes pas très sûr du numéro. C'est la mémoire visuelle qui entre en jeu. Marcela a le souvenir d'un jardin d'enfants où elle accompagnait son petit frère Rodrigo, 2 ans à l'époque, chaque matin. Le personnel avait la gentillesse de l'accepter. En remerciement, Marcela assurait quelques heures de ménage. Nous le retrouvons facilement. La façade de l'immeuble a été repeinte d'un vert pétant. A partir de ce repère, nous cherchons l'immeuble qui abritait le foyer. Force est de reconnaître qu'il a été détruit par vétusté. Une résidence a été construite à sa place. Nous recherchons ensuite la petite boutique où les deux soeurs, Marcela et Carolina, allaient acheter trois bonbons quelquefois. Marcela se souvient que la dame leur offrait gentiment quelques bonbons supplémentaires par compassion. Belle surprise, ce sont toujours les mêmes gérants qui tiennent boutique. Malheureusement, la gentille dame est hospitalisée.

Nous allons ensuite visiter le Musée de sciences naturelles, voisin et gratuit à l'époque. Avec le parc du Centenario à proximité, c'était les loisirs préférés de la famille.

Dimanche 7 janvier 2018 - Buenos Aires, La Boca et San Telmo

Ce matin, changement de boutique. Nous quittons notre Airbnb pour rejoindre Delfi, notre hôtesse en Couchsurfing. Elle habite le centre ville, travaille comme graphiste designer pour son compte et reçoit des voyageurs en permanence.

Nous mettons le cap ensuite sur le quartier de la Boca, le Montmartre de Buenos Aires. Je n'étais pas très chaud pour y aller. Il y a là un côté Disney désagréable. Maisonnettes aux façades colorées, danseurs de tango aux terrasses des restaurants, peintres barbouilleurs. Notre déplacement est sauvé par la visite du Musée Quinquela Martin. Nous découvrons le beau travail sur les couleurs et la lumière d'un peintre en particulier, Oscar Sar. L'homme est là, présent à son exposition. Rencontre heureuse, qui nous permet de féliciter l'artiste de vive voix.

Puis, nous migrons vers le quartier de San Telmo, autre spot touristique. Le dimanche se tient un grand marché dans la rue. Cela me donne l'occasion de vous parler de deux autres institutions argentines : le Dulce de leche (confiture de lait) et le Maté, infusion de feuilles de yerba maté. Nous pensions voir de beaux murs peints. Déception.

Par contre, le spectacle est sur la piste de danse. Buenos aires et le tango, cette chanson triste qui se danse. Inséparable. Voir la vidéo.

Lundi 8 janvier 2018 - Buenos Aires, Tigre et San Isidro

Ciel bleu, soleil généreux, rues ombragées, parcs à foison, brise marine, Buenos aires est le paradis du promeneur. 

Nous commençons par la Floralis Générica, une sculpture monumentale en forme de fleur, oeuvre de l’architecte argentin Eduardo Catalano en 2002. Elle est devenu le symbole de la ville. Sa particularité, s'ouvrir et se refermer comme le ferait naturellement une fleur en fonction de la lumière. Elle est située au coeur du parc de Recoleta.

Nous marchons ensuite jusqu'à la réserve écologique Costanera Sur, mais malheureusement, en cette période de vacances scolaires, elle est fermée le lundi. Nous reviendrons demain.

Marche arrière toute jusqu'à la gare centrale de Retiro, un bel édifice de 1915, pour prendre le train pour la station balnéaire de Tigre, à une vingtaine de kilomètres. C'est là que la petite famille se rendait certains dimanches ensoleillés avec le panier de pique-nique sous le bras pour oublier un peu la ville.

Au retour vers BA, nous faisons halte à San Isidro pour découvrir sa belle cathédrale et ses maisons coloniales, dont la Quinta de los Ombues. Aujourd'hui un musée, c'est un bel exemple de maison noble du XVIIIe siècle.

Soirée "el Bolo de las casas" chez Delfi et ses copines. Jojo, trop fatigué, est resté dans sa housse !

Mardi 9 janvier 2018 - Buenos Aires, Planetario et Réserva écologica

Ciel bleu, soleil généreux ... et ça continue, encore et encore. C'est que le début, d'accord, d'accord. Vraiment, nous apprécions cette ville. Les parcs et leur ombre protectrice, la brise marine, sillonner la ville à pied est un plaisir. Quand nous prenons le bus, nous sentons bien que les chauffeurs ont suivi une formation avec Juan Manuel Fangio ! La ville est quadrillée par de larges avenues qui comptent dans les deux sens, deux vois dédiés aux bus et trois pour les véhicules, soit un total de dix voies. Ça dépote !

La jeune fille qui voyage en ma compagnie voulait revoir le planétarium, souvenir de séances en famille. Il vient de fêter ses 50 ans et a été entièrement rénové. Au milieu de la foule qui se presse, des enfants qui s’excitent en cette période de vacances, nous levons les yeux au ciel pour une séance dans les étoiles. 

Nous nous rendons ensuite à la réserve écologique de BA, en bord de fleuve. Décevante, les chemins de balade sont trop exposés au soleil et peu de faune et flore à portée de regard.

En traversant le parc de Palermo, nous croisons des vendeurs de glaces à bicyclette. Photo souvenir spéciale dédicace pour notre Papito qui a exercé cette activité à son arrivée à BA.

Il nous faut ensuite rentrer chez Delfi pour boucler nos sacs et courir au terminus Retiro de BA et prendre notre bus de nuit pour Posadas, la capitale de la province des Misiones. Cette gare routière est un monstre. 75 quais d'arrivée/départ, un monde fou. En Amérique du Sud, le voyage en autobus est roi. Notre bus est confortable. Repas chaud servi par une hôtesse, siège moelleux et largement inclinable. Rien à voir avec les bus de nuit français.

Nous quittons Buenos Aires avec un petit pincement. La ville nous a plu. Si le cours de l'histoire avait été différent, Marcela et sa famille seraient devenus argentins. Oui, mais alors, ils ne seraient jamais venus aux Karellis ! Non, alors !

Mo        &       Ma
Les  Clopins       clopants
Mo        &       Ma

Mercredi 10 janvier 2018 - Posadas, province des Misiones

Nous débarquons ce matin vers 07h30 au terminal des bus de Posadas, un peu décalqués malgré le confort du bus. Installation chez Lourdes, notre hôtesse en Couchsurfing. Matinée de lessive et de repos. Déjeuner et recherche de café avec wifi.

Une belle surprise, dans la ville, des panneaux dénonçant les méfaits de la dictature militaire des années 76/83. Bravo pour le travail de mémoire du peuple argentin.

En fin d'après-midi, Lourdes et Sebastian nous rejoignent. Ils nous emmènent faire un tour de la ville en voiture et boire une bière.

Jeudi 11 janvier 2018 - San Ignacio, province des Misiones

Ce matin, nous quittons Lourdes et Sebastian de Posadas pour avancer un peu plus dans la province. Nous faisons étape à San Ignacio, gros village à une soixantaine de kilomètres, dans lequel se trouve des ruines des Missions jésuites du 18e siècle, classées au patrimoine mondial de l'humanité. 

En soirée, nous préparons notre dîner à l'auberge. Belle rencontre avec une petite famille française en voyage, Ben, Hélène et Féliz.

Vendredi 12 janvier 2018 - San Ignacio, province des Misiones

Ce matin, visite des ruines en compagnie d'un guide local.

Les ruines de San Ignacio datent de 1697.

En ces temps reculés, le bon roi Philippe II d'Espagne encourageaient  les missionnaires à christianiser la population autochtone et à la protéger du système de travail colonial de l’encomienda, un quasi-esclavage. Les habitants étaient donc réunis et engagés à se sédentariser et à se convertir au christianisme mais, contrairement à d’autres missions du Nouveau Monde, ils n’étaient pas forcés de s’européaniser. Beaucoup de traditions autochtones étaient maintenues et encouragées, comme la culture de la yerba maté (te jesuita en espagnol), qui est toujours un produit régional représentatif.

La colonie était gérée de façon communautaire. Toutefois, un ordre strict, quasi militaire,  régentait la vie des Guaranis. Deux jésuites étaient présents sur ce site pour 4 500 natifs.

Aujourd'hui, les missions sont essentiellement constituées de ruines et de vestiges archéologiques. Leur plan initial toujours apparent montre des similarités : l’église constituait l’unité de base, le noyau urbain et le centre de la vie spirituelle. Près de l’église se trouvait la résidence des pères jésuites et tout à côté, la maison des caciques (chefs élus représentant les natifs). Le reste de la mission comprenait une cour, des cloîtres servant d’ateliers, un jardin, le tupa mbaé, le cimetière et la prison. Au centre, une vaste place orientée vers les quatre points cardinaux et comportant des croix ou des statues et des sanctuaires aux quatre coins. Les maisons des résidents autochtones étaient des bâtiments rectangulaires à arcades, de 60 m de long. Chaque famille disposait d'une pièce privée pour dormir. 

Ces missions colonies ont vécu jusqu'à l'expulsion des Jésuites au XVIIIe siècle.

En soirée, nous retrouvons Ben et Hélène. Ils travaillent l'un et l'autre dans le secteur du spectacle vivant. Ben comme auteur, chanteur (Cie O Clair de Plume) et Hélène comme conteuse (Cie Conte gouttes). Nous passons une belle soirée à partager vins, victuailles, chansons et histoires.

Samedi 13 janvier 2018 - Puerto Iguazu

Journée de transit pour les Clopins clopants. Nous quittons sans regret San Ignacio pour rejoindre Puerto Iguazu, à l'extrémité Nord de la province des Misiones. Nous sommes là en frontière avec le Paraguay et le Brésil. Le temps est à la pluie. Nous n'avions plus connu cela depuis le Kosovo, en mai dernier. Et ici, quand il pleut, mieux vaut ne pas se trouver à découvert. Ce sont des trombes d'eau qui s'abattent sur vous !

Demain, nous allons visiter les chutes d'Iguazu.

Dimanche 14 janvier 2018 - Puerto Iguazu, que d'eau, que d'eau

Une journée aquatique, dans tous les sens ! Dessus, dessous, dedans, dehors ! On en a reçu de toute part. Sur la tête, plein les yeux, plein les oreilles, pieds trempés. Mais alors, quel spectacle ces chutes d'eau !

Il s'agit d'un ensemble de 275 cascades formant un front de 3 kilomètres environ. Elles font partie des “7 nouvelles merveilles du Monde”. Elles sont inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1984. Plus de 6 000 mètres cubes d’eau s’écoulent à cet endroit chaque seconde en moyenne. Un monstre de la nature, surtout la partie baptisée la garganta del diablo, la gorge du diable, 80 mètres de hauteur. Le spectacle est fascinant dans sa monstruosité. 

Malheureusement, ce n'est pas un jour pour la photo. Temps pluvieux, dommage. Malgré tout, un jour inoubliable.

Lundi 15 janvier 2018 - En route vers Salta

Journée de transit entre Puerto Iguazu et Salta (1500 km), avec étape à Posadas et Corrientes. Nous devrions arriver à Salta demain vers 10H.

 

Mardi 16 janvier 2018 - Salta, Cachi

Sauf que ça s'est pas du tout passé comme cela. Retard du bus en raison de pannes diverses. Résultat, nous sommes arrivés à Salta vers 14H. Nous avions quitté Puerto Iguazu la veille à 7h du matin. Nous venions d'enfiler 31h de voyage en bus. Une voiture de location nous attendait à Salta. Le temps d'une pause déjeuner, nous prenons la route direction Cachi à 170 km. Nous commençons par des paysages verdoyants montrant des lambeaux de terres rouges. Nous grimpons vers un col. Le brouillard nous cache la vue sur la vallée. Rapidement, la route se transforme en piste. Et là, manque de chance, une crevaison ! Nous changeons la roue. Il est déjà 18h30. Il nous faut trouver una gomeria au plus vite pour faire réparer la roue. Nous reprenons la route. De l'autre côté du col, le paysage change du tout au tout. Plateaux arides plantés de cactus géant. Nous atteignons Cachi à la nuit tombante. Et là coup de chance, une petite gomeria travaille encore malgré l'heure tardive et peut réparer la roue. Nous finirons par atteindre notre hôtel vers 22h, cuits, rincés, décalqués.

Mercredi 17 janvier 2018 - De Cachi à Cafayate

Après une bonne nuit de repos, nous reprenons la route. Cap sur Cafayate à 120 km au Sud. Nous découvrons que sur les 120 km, il y en a 100 de pistes ! La petite Chevrolet fait de son mieux. Nous faisons une étape déjeuner à Molinos où nous rencontrons un  groupe de motards français en raid organisé dans le Nord de l'Argentine. 

Dans l'après-midi, nous traversons des paysages incroyables. Ici la nature a fait un travail considérable depuis des millions d'années pour modeler les roches.

En soirée, nous dégustons une bouteille de Torrontes, un cépage local qui donne un blanc très fruité. La place de Cafayate résonne des guitares et des chants qui s'échappent des restaurants. La ville vit en soirée. Les enfants jouent dehors, les parents papotent en sirotant le maté. La nuit s'installe.

Jeudi 18 janvier 2018 - De Cafayate à Purmamarca

Une longue route nous attend aujourd'hui. Nous remontons de Cafayate jusqu'à Purmamarca, en passant par Salta. Les cinquante premiers kilomètres traversent des paysages grandioses. On a envie de s'arrêter tous les cinq cent mètres pour prendre une photo !

A notre arrivée à Salta, nous trouvons la pluie. Elle ne nous lâchera pas jusqu'à Purmamarca. Là, c'est l'apothéose ! Une montagne peinte par le temps et les éléments. La montagne aux sept couleurs. Le temps grisou ne permet pas une bonne photo, mais l'effet est saisissant.

Le village est charmant, très touristique, mais charmant, avec des airs de San Pedro de Atacama. En soirée, les restaurants s'animent du chant des groupes locaux. Marcela est aux anges.

Vendredi 19 janvier 2018 - Purmamarca, Salinas grande

Une journée Whouaaaa... On en a pris plein les yeux.

D'abord, le matin, profitant d'une meilleure lumière, nous retournons voir la montagne aux sept couleurs, et nous en faisons le tour en une balade d'une heure environ, découvrant de nouvelles curiosités géologiques.

Nous prenons ensuite la route pour la Salinas grande, un grand lac salé à soixante kilomètres à l'Ouest, direction le Chili. Nous passons un col à 4170 mètres, devenant ainsi les Clopins clopants les plus haut du monde. Le petit chaperon rouge est témoin de cet exploit. A la montée, nous sommes dans le brouillard. Sitôt le col passé, le ciel s'éclaircit, découvrant un paysage immense et aride. Au loin, une tâche blanche s'agrandit, la Salinas grande.

Sur place, nous retrouvons les sensations éprouvées lors de notre premier voyage au Chili avec Celou et Maddy, dans le secteur de San Pedro de Atacama. Lors de la pause déjeuner de tortillas cuisinés par des femmes du pueblito voisin, nous rencontrons un groupe étonnant, une vingtaine de personnes en marche sur le Camino del Inca. Partis il y a deux mois, ils atteindront leur destination Mendoza dans trois mois. Une jeune femme porte un bébé de 4 mois ! Des doux dingues un brin rêveur, des illuminés merveilleux, des poètes des chemins, une belle rencontre qui réchauffent notre journée. Nous leur achetons un petit livre édité, pour l'occasion qui leur permet de financer leur expédition.

Je dois bien tenir Marcela par la main, car l'envie est forte de prendre le chemin avec eux !

Nous revenons sur nos pas ensuite jusqu'à Purmamarca, puis mettons cap au Nord jusqu'à Humahuaca. Nous avons rendez-vous là avec El Hornocal, la montagne aux 14 couleurs ! Jusqu'où iront-ils ?

Samedi 20 janvier 2018 - Purmamarca, Chorillos et El Hornocal

Une journée en demi teinte, la météo nous joue des tours.

Elle avait si bien commencé pourtant, par un événement exceptionnel. L'apparition de San Francisco à la fenêtre de l'Hôtel de ville. Une fois par an, il vient bénir les fidèles qui tendent des mains chargées de chapelets vers lui. Nous en avons profité pour demander la bénédiction du voyage. Il a dit qu'il étudierait notre demande avec attention.

Après cet épisode sanctifiant, nous nous rendons au Festival du fromage et de la chèvre du village de Chorillos, à 10km de Humahuaca. Une vrai fête de village avec un podium installé sur le terrain de basket, des stands de bebidas, de comidas et de parillas. Avec en prime, une galerie de portraits des gens du coin. Nous nous trouvons dans un territoire où le phénotype indien est dominant. La frontière avec la Bolivie est à 150 km, et les cultures ne connaissent pas les frontières.

Après les discours des officiels, nous assistons à la cérémonie d'offrande à la Pachamama, la terre mère. En remerciement de tous les bienfaits qu'elle leur donne, les indiens lui offrent en retour un peu des produits qu'ils consomment.

Pour le déjeuner, nous ne résistons pas à l'asado de cabrito (mouton au barbecue) accompagné de maïs et de papa. En attendant le début des prestations sur le podium, des rondes se forment spontanément. Ils chantent des chants traditionnels en s'accompagnant d'un tambour. Chacun groupe a son propre rythme et ses propres textes. Il en ressort une mélopée d'une force envoûtante.

Nous ne voyons pas le temps passer, ni l'orage arriver.

Le ciel est déjà bien gris quand nous décidons de prendre la route vers le mirador del Hornocal, la montagne aux 14 couleurs. A notre arrivée, nous ne sommes pas dans les meilleures conditions de lumière pour immortaliser cet instant. Pourtant, nous sommes face à un phénomène géologique exceptionnel. Des strates de sédiments de couleurs différentes tracent des lignes brisées sur le flanc de la montagne. On pourrait penser à une gigantesque fresque peinte par un géant !

Il nous faut reprendre notre souffle. Nous nous trouvons à 4 350 mètres d'altitude ! Record battu. Hier 4 170, aujourd'hui 4 350. Jusqu'où iront-ils ?

Nous quittons Humahuaca pour passer la nuit à Tilcara, à 30 km au Sud.

Dimanche 21 janvier 2018 - Tilcara, retour à Salta

Nuit épouvantable à Tilcara. le site est très fréquenté par une population jeune qui vient faire la fête en cet été argentin. Résultat, un fond sonore de discothèque jusqu'à 5 heures du matin.

Nous sommes là pour découvrir le site archéologique de Pukara. Une communauté aborigène de paysans vivait là autrefois, paisiblement jusqu'à la domination des Incas au XIVe siècle et l'arrivée des espagnols au XVIe siècle. Classé patrimoine mondial de l'humanité, une reconstitution du site a été réalisé en 1948, suite à des fouilles archéologiques. Cultivant le maïs, les haricots, la quinoa, élevant des lamas pour la viande, la laine et le port des charges, ils commerçaient sous forme de troc avec des communautés voisines au Chili et en Bolivie. Leur habitat était réalisé en pierre sèche, avec une charpente en bois de cactus et une toiture en un mélange de terre et de pierres.

Pour le déjeuner, nous dégustons des humitas, une pâte de maïs cuite dans la feuille. Légèrement sucrée, avec un ajout de fromage, c'est un délice.

Retour ensuite à Salta pour rendre la voiture de location. Demain, nous prenons un vol intérieur pour Mendoza.

Lundi 22 janvier 2018 - Mendoza

Jour de transit pour les Clopins clopants. Nous quittons Salta pour Mendoza, notre dernière étape dans le Nord de l'Argentine avant le passage au Chili.

Vol sans histoire. A l'arrivée à Mendoza, Mo, notre hôtesse vient nous récupérer. Notre bonne féé nous a attribué une famille d'exception pour les deux nuits que nous passons à Mendoza. Eduardo, Mo et leur fille Federica.

Mardi 23 janvier 2018 - Mendoza

Eduardo est l'ancien gardien de refuge de l'Aconcagua, le plus haut sommet du continent américain, 6900 mètres. Il a officié là pendant 25 ans et côtoyé les plus grands alpinistes andins. Il a été également pendant neuf saisons gardien d'u refuge du Portillon Jean Arlaud dans les Pyrénées.

Ils forment un trio redoutable. Ils ont fait le tour du monde en famille en 2016. Nous parlons beaucoup voyage. Ils nous offrent quatre chansons argentines pour les enfants - Voir les vidéos.

Demain, nous quittons Mendoza avec la petite famille pour nous rendre au Chili, à Santiago.

Suite Argentine

Mardi 13 février 2018 - El Calafate

Les Clopins clopants sont de retour en Argentine. Nous avons quitté Puerto Natales de bonne heure pour rejoindre El Calafate, une ville située à proximité du champ de glace sud de la Patagonie, dans la province argentine de Santa Cruz. Elle est principalement connue pour être la porte d'entrée du parc national Los Glaciares qui abrite le glacier Perito Moreno dont la constante évolution du paysage de glace en fait un lieu très prisé pour la randonnée et le tourisme. 

Comme à Puerto Natales, son pendant pour l'accès au Parc de Torres del Paine, on y croise toutes les nationalités du globe, en tout cas toute celles qui ont le porte monnaie suffisamment gonflé pour se payer les sorties. Car tout est cher ici.

Mercredi 14 février 2018 - Le glacier Perito Moreno

Une journée parfaite, tout simplement. 

Approche en bus depuis El Calafate. Arrivée sur site vers 10h30. 

Le site est grandiose, et même plus. Sur cinq kilomètres de front, de la glace, de la glace, de la glace, entre 40 et 70 mètres hors de l'eau, auxquels on ajoute 150 mètres sous l'eau. Ça nous fait un beau glaçon tout de même !

Un soleil radieux, le ciel bleu, une journée parfaite.

Ce soir, dîner en amoureux au restaurant. c'est la Saint Valentin tout de même !

Jeudi 15 février 2018 - El Chalten

De bonne heure, nous prenons le bus de El Calafate pour rejoindre El Chalten, à environ 200 km au Nord. El Chalten est considérée comme la capitale du trekking en Argentine. Petite ville, ou plutôt gros village situé dans la zone du parc national des glaciers, elle rassemble durant l’été des milliers de passionnés  de randonnée et d’escalade du monde entier. Nous allons y croiser beaucoup de français, notamment.

A proximité, se trouve le Fitz Roy, un des sommets mythiques des Andes. Il a été conquis en 1952 par une équipe française, Lionel Terray et Guido Magnone. Installation à la guest house. Il fait un vent à décorner les boeufs. Nous avons du mal à marcher dans les rues pour aller faire des courses.

Vendredi 16 février 2018 - El Chalten, le Fitz Roy

Nous avons rendez-vous avec un géant, le Fitz Roy. Pas très haut par la taille, 3405 mètres, mais redoutable par sa difficulté, plusieurs tentatives avaient échoué avant celle victorieuse de Terray/ Magnone en février 1952.

Nous avons choisi l’option d’une approche avec un transfert jusqu’au lieu dit El Pilar afin de réduire un peu la marche d’approche. C’est une journée magnifique qui s’annonce. Ciel bleu, soleil radieux, pas venteux. Et c’est parti pour quatre de marches pour rejoindre le mirador de Los Tres, au pied du géant. Les trois premières heures ne posent aucun problème. C’est une belle balade à l’ombre en sous bois, le long du rio. La dernière heure est redoutable. On se retrouve face à un mur qu’il faut gravir pas à pas. Les bâtons nous sont très utiles et le seront encore plus à la descente.

Notre effort est largement récompensé par la vue au sommet. Des mains, nous pouvons caresser les pieds du géant. Du regard, nous embrassons le paysage. Le bleu de la lagune, le glacier, la roche en forme de pointe de flêche, le tableau est grandiose. Un petit nuage s’amuse à se tortiller à son sommet. Les indiens croyait voir un volcan, prenant pour de la fumée ce petit nuage qui s’accroche au sommet.

Quatre heures également au retour, nous faisons des pauses photos. Nous rentrons cuits et lessivés, mais heureux. Une journée parfaite. Encore.

Samedi 17 et dimanche 18 février 2018 - El Chalten,

Relax, relax, relax, c’est le mot d’ordre du jour.

Petite balade en après-midi jusqu’au mirador de los condores (les condors). Nous en verrons deux, mais très haut dans le ciel. L’averse nous oblige à écourter notre sortie.

 

Dimanche 18 février 2018

Comme la veille, mais encore plus relax. Oui, c’est possible. En tout cas pour le matin, car l’après-midi, nous prenons un coup de chaud. Nous réalisons soudainement qu’il nous manque un document essentiel pour entrer sur le territoire cubain : la carte de tourisme. Oubli de ma part, j’étais persuadé que nous pouvions l’acquérir à notre arrivée à l’aéroport de La Havane. Malheureusement non.

Nous échafaudons différents scénarios pour obtenir ce précieux sésame, avec l’aide de Jean-Pierre Lehman, en charge du back office du voyage. Très précieux dans les situations délicates. Heureusement, une agence de voyage parisienne spécialiste de Cuba peut délivrer cette carte. Mon fils Baptiste est appelé à l’aide. Demain lundi, après le travail, il ira chercher deux de ces documents, ira les remettre à DHL qui nous les livrera à Punta Arenas au Chili sous quelques jours. Nous sommes sauvés.

Lundi 19 et mardi 20 février 2018 - El Chalten,

Nous avions soif de randonnée ce matin. La météo le permettant, nous prenons le sentier qui nous mène à la lagune Torre. La température a encore fraîchi. Nous sortons chaudement habillés. Trois heures plus tard, nous sommes au pied du glacier, devant la lagune. La lumière n’est pas au rendez-vous de l’appareil photo. Par contre, c’est une journée chanceuse en termes de faune. Nous croisons, par ordre de taille, une fourmi, un renard, et un couple d’huemuls, petit cervidé du Sud Andin en danger d’extinction. Dix neuf couples vivent sous la protection du Parc.

 

Mardi 20 février 2018

Une erreur de notre hébergeur nous oblige à changer d’établissement. Nous y gagnons en confort, mais perdons un peu de temps. Nous partons pique-niquer au pied de la cascade Chorillos, à une heure et demi de marche.

De retour à l’hôtel, où la wifi fonctionne mieux, j’essaie de rattraper le retard de mise à jour du site. Demain, nous quittons le site d'El Chalten pour Ushuaïa la mythique.

Mercredi 21 février 2018 - Ushuaïa, 

Jour de transit pour les Clopins clopants aujourd'hui. Mais celui-çi a une saveur particulière. Il s'agit de nous rendre à Ushuaïa, la ville au bout du monde.

Dans la galerie ci-dessous, toutes les photos du vol au départ de El Calafate. C'est le 20 ème vol depuis que nous courrons le monde. Il y a toujours une petite appréhension, mais elle s'atténue avec l'habitude.

Demain, nous attaquons l'exploration du secteur. 

Jeudi 22 février 2018 - Ushuaïa, le parc national Tierra del fuego

Première sortie sur le terrain dans le Parc national Tierra del fuego, à douze kilomètres à l'Ouest d’Ushuaïa, un parc qui rassemble la côte marine, la forêt et la montagne. Le cadre naturel est magnifique. Nous passons la journée à nous balader entre la côte, la forêt, les lagunes, à observer les oiseaux. 

Vendredi 23 février 2018 - Ushuaïa, perte de temps

Une journée de perdue à essayer de régler un souci de réception de documents de la première importance pour notre entrée à Cuba. Baptiste les a envoyé lundi de Paris par DHL qui devait les livrer à Punta Arenas  jeudi. Sauf que l'agence de DHL Punta Arenas n'existe plus !!! Jean-Pierre Lehman, notre homme de l'ombre, est sur le coup.

Samedi 24 février 2018 - Ushuaïa, Canal Beagle et Pinguinera

Aujourd'hui est un grand jour. Nous avons rendez-vous avec les Papous et les Magellans. Ce sont des espèces de pingouins manchots vivant en colonie sur l'île Martillo, à soixante kilomètres à l'Est d’Ushuaïa. Sur le chemin, le long du canal Beagle, le canal qui sépare la grande île de la Terre de feu (Argentine, où se trouve Ushuaïa) du Chili, nous ferons halte auprès d'une colonie de cormorans impériaux, de lions de mer. Nous apercevrons le dos d'une baleine sans avoir le temps de prendre une photo.

Une belle journée, pas trop fraîche, pas pluvieuse, avec même quelques éclaircies. Nous sommes une quarantaine sur le bateau. Les appareils photos font clic, clic. Le bateau fait clap, clap, les pingouins font clop, clop. Une belle journée, je vous dis !

Dimanche 25 février 2018 - Ushuaïa, 

Journée relax en ville. Balade à pied en direction du Cerro Medio, une petite montagne qui domine la ville, offrant un beau point de vue sur la baie d’Ushuaïa. Ushuaïa, parlons en.

La ville est décevante. Par rapport au mythe construit autour de cette ville du bout du monde, on s’attend à quelques maisons colorées accrochées à un rocher. On découvre une grande ville de 75 000 habitants construite sur la baie, à flanc de montagne, avec sa rue principale et ses boutiques chics aux prix défiant le raisonnable. Ici, tout est cher. Mais vraiment. Et comme on est là pour découvrir le coin, on y laisse ses économies. Par exemple, la journée “Canal de Beagle et la pingouinerie” coûte 134€ par personne. Sans repas ni boissons Une journée au Parc de la Tierra del fuego 35 euros, Mieux vaut le savoir avant de venir.

Lundi 26 février 2018 - Punta Arenas

Journée de transit entre Ushuaïa et Punta Arenas. Nous espérons récupérer là nos cartes de tourisme, sésame si précieux pour notre entrée triomphale à Cuba. Mauvaise surprise à l'arrivée. Nous avons reçu un mail de DHL France nous indiquant que l'enveloppe était arrivée à Punta Arenas. Oh joie. Nous sautons du bus à l'arrivée et courons d'un pas jéger vers l'agence, qui effectivement n'existe plus !!! Petite lueur d'espoir à l'horizon, un mail en provenance de DHL Chili reconnait que l'adresse donné par DHL France est incorrecte. Demain matin, nous reprendrons contact avec eux pour finaliser la livraison. On y croit. Ça sent le Mojito !

Mardi 27 février 2018 - Punta Arenas, Santiago >>>>> La Havane

Matinée d'attente des cartes de tourisme. DHL Chili s'est réveillé et a demandé une livraison prioritaire à notre hôtel à Punta Arenas.

Vers 14h, notre avion quittera Punta Arenas pour Santiago, la capitale. Et de là, nous prenons de nuit pour Panama. Puis, enfin, nous arriverons à La Havane vers 10H30 locale. Enfin. L'actualisation du blog deviendra plus espacée, l'Internet n'est pas encore le point fort de Cuba.

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