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Heureux qui comme Ulysse !

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage, Ou comme cestuy-là qui conquit la toison, Et puis est retourné, plein d'usage et raison... (Joachim du Bellay)

Roissy, lundi 2 avril 2018, 6 heures du matin. Nous venons d'atterrir, un peu déboussolés par le décalage horaire. Nous avons encore du mal à réaliser que l'aventure se termine là, sur le tarmac de Charles de Gaulle. Le petit jour perce avec peine la nuit parisienne. Les traits encore tirés, nous guettons nos compagnons de voyage sur le tapis roulant. Neuf kilos de vêtements et d'accessoires. Peut-être un peu plus, à cause des flasques de rhum cachées à l'intérieur. Leur enveloppe jaune fluo leur donne un air printanier.

Bonjour le RER, notre première rencontre du retour. Comment vas-tu depuis un an ? Tu n'as pas vraiment changé. Tu nous annonces une grève pour le lendemain. Merci d'avoir patienter pour notre retour. Tu sembles étrangement vide ce matin ?

Nous comprendrons que c'est l'effet Lundi de Pâques qui nous vaut tout cet espace dans le wagon. Paris et sa banlieue sont calmes ce matin. Vers neuf heures, nous sommes à Draveil, chez Papito et Mamita, les parents de Marcela. Ils ont tendus dans le salon une banderole "Bienvenus chez vous" à notre intention. Découpage de lettres collées sur des morceaux de carte du monde. Touchante attention.


Les jours qui suivent nous ramènent doucement vers notre nouvelle vie, la vraie.

Le temps coule doucement. Nous prenons beaucoup de repos. Nous avons tout le loisir de repenser au voyage que nous venons d'accomplir. Un an passé à cheminer le monde, à rencontrer nos frères et sœurs humains. Que nous reste-t-il de cette expérience ?


Le sentiment que de partout, nous avons rencontré des belles personnes, amicales et bienveillantes, généreuses. Des enfants souriants, même dans le dénuement matériel. Ce que nous avons vu également, ce sont des individus connectés dans tous les coins de la planète. L'araignée a tissé une toile immense.


Une bonne fée a veillé sur notre voyage. Pas de pépins de santé à déplorer, des solutions pour chacun des problèmes...

Ce voyage, nous l'avons vécu comme un rêve. C'est comme si l'on s'était échappé du monde réel pour vivre dans un monde parallèle. Un long corridor dans lequel il y a des portes qui donnent sur des pièces que sont les pays. Chaque porte est gardée par des agents en uniforme. Il nous faut montrer patte blanche pour entrer. A l'intérieur, des odeurs, des musiques, des costumes, le chant des langages, la couleur des peaux, tout est si différent à chaque fois. Mais trop vite, nous devons quitter la pièce pour reprendre la marche dans ce corridor et entrer dans une nouvelle pièce. Et puis, tout au bout, nous retrouvons la porte de notre maison. L'espace temps s'est transformé. Nous avons perdu la conscience du temps qui passe. Un an déjà ? Ce n'est pas possible. Non, nous aurions vieilli d'un an ? Comment est-ce possible ? Tout est allé si vite.


Nous nous réveillons un peu hagards. Il faudra nous laisser un peu de temps pour revenir parmi vous. Mais, rassurez-vous, nous sommes heureux de vous revoir. Tout comme nous serons heureux de revoir tous ceux et celles qui nous ont accueillis au cours de cette escapade. Toutes ces amitiés nouvelles sont les cadeaux les plus précieux et les plus beaux souvenirs que nous rapportons.


Que ferons-nous de tout cela ? A coup sûr, un livre mémoire pour garder une trace matérielle de ce périple, et plus tard, le feuilleter, nos petits enfants sur les genoux. Peut-être, une présentation pour ceux qui le souhaiterons. Nous avons une expérience à partager. A suivre...



Les Clopins clopants,

Un peu chagrins, mais toujours confiants


Sur l'air des "Demoiselles de Rochefort"

Nous sommes Clopins clopants

Sourires aux lèvres, cheveux au vent

Nous marchons sac au dos

Qu'il fasse gris, qu'il fasse beau...








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