Voilà bientôt six mois que nous vadrouillons à travers le monde, rencontrant des populations, des paysages, des cultures si différentes. A chaque fois, le passage de l'un à l'autre des pays nous demande un temps d'adaptation. A chaque fois, nous sommes surpris. Notre arrivée en Chine obéit à cet état de fait. Sauf que cette fois-ci, nous tombons de haut.
Après être passés par l'Indonésie et Taïwan, connus la bienveillance, la compréhension et l'hospitalité, la Chine nous douche froidement.
Notre arrivée à la nuit tombée à Kunming nous plonge dans un monde d'adversité. Le voyage au long cours prend des tournures de sport de combat. Nous connaissons enfin la solitude du voyageur de fond. Il fallait s'y attendre. Le voyage n'est pas un long fleuve tranquille.
Petit à petit, on essaye de se faire aux gens qui parlent fort, qui vous bousculent, qui passent devant vous dans les files d'attente, qui crachent en se raclant fortement la gorges, qui pètent, qui rotent à côté de vous.
Mais, je vous rassure, cela n'aura duré que le temps de notre passage à Kunming, car sitôt rejoint les montagnes de la zone tibétaine du Yunnan, à Shangri-La, nous retrouvons les valeurs qui transforment nos souliers lourds en ballerines légères. L'accueil chaleureux, voire maternel, de notre hôtesse Apple à la guesthouse Cloud Nine nous a requinqué. Shangri-La, à 3200 mètres d'altitude, est un spot touristique. On retrouve là tous ceux qui veulent partir à la découverte des montagnes de la Chine tibétaine. On retrouve aussi un peu de Mongolie dans les airs de musique populaire, dans les faciès, les comportements. Melting-pot de l'Asie. La vieille ville de Shangri-La compte de très belles maisons en bois aux façades sculptées, des temples bouddhistes, des bâtiments à l'allure tibétaine. Nous ferons une incursion dans le parc national de Bala Gezong à la découverte du village musée de Bala, qui a des airs de village savoyard avec ses maisons chalets en bois. Sentiment de retour à la maison pour quelques heures.
A deux heures de route au sud de Shangri-La, nous passerons serrer la patte du tigre qui rugit dans les gorges de la Jinsha river, enserrée entre les monts Yulong Xue et Haba Xue Shan. Le monstre livre sa colère en un spectacle grandiose et fascinant, chaque jour et chaque heure de l'année.
A Lijiang, toujours plus au Sud, nous nous intéressons à l'ethnie locale, les Naxi et leur culture Dongba, basée sur l'harmonie entre l'homme et la nature, et protégée à présent par un classement de l'Unesco.. Un centre d'interprétation de ce patrimoine a été créé au village de Baisha, le Jade water village.
Au cœur de Lijiang, la vieille ville, aux fondements remontant au XIIIe siècle, a des aspects trop touristiques et commerciaux pour être honnête, malgré le charme des lieux.
Enfin, cette première période chinoise, nous la refermons avec une parenthèse enchantée, celle de notre séjour à Shaxi. Un gros village de 5000 habitants en zone rurale, avec son marché, sa vie rurale, sa vieille ville au visage authentique, ses maisons en pisé, son calme. Bref, un petit paradis dans le Yunnan.
Demain, nous quittons Shaxi pour nous rendre à Dali. Mais ça, c'est une autre histoire. A suivre ...
Les Clopins clopants
Genou à terre, mais jamais longtemps