INDE - Chapître 1 - Chennai, Mahabalipuram, Auroville et Pondichéry.
Cette première publication indienne est essentiellement consacrée à Auroville, temps fort de ces premières journées. Mais auparavant, laissez nous vous parler un peu de notre arrivée en Inde. Le récit détaillé figure dans les carnets de voayage du blog, en page Inde.
Une explosion de bruits, de couleurs, d'odeurs, de saveurs, voilà l'Inde résumée en quelques mots !
Lacher prise, voilà le maître mot. Mettre en retrait nos certitudes, nos références, nos habitudes et accepter le monde nouveau qui vous accueille avec ses paradoxes, ses contrastes, sa misère et ses richesses, sa saleté, sa spiritualité, ses religions, ses animaux dans les rues, sa circulation débridée. Lacher prise, c'est le seul moyen pour ne pas faire marche arrière à toute vitesse.
De Chennai, anciennement Madras, la très grande ville où nous passons deux jours, nous mettons cap au Sud pour une étape à Mahabalipuram et ses temples magnifiques du VIIIe siècle. Mais déjà, nous sentons l'appel de la cité d'Auroville. Cette destination, choisie par Marcela, a motivé notre sélection de l'Inde dans le circuit de notre périple vagabond.
Découvrir Auroville, c'est comme découvrir Taizé à l'age de 20 ans. Le sentiment qu'un monde nouveau est possible. Redevenir jeune et plein d'espoir, voilà une des vertus d'Auroville, la cité de l'aurore.
Auroville se veut une cité universelle où les hommes et les femmes du monde entier peuvent vivre en paix et en harmonie au-delà des croyances, des politiques et des nationalités.
Le projet d'Auroville est la construction de l'unité de l'humanité.
Retour sur l'histoire :
Auroville, c'est le projet rêvé de deux êtres d'exception, Mirra Alfassa et Sri Aurobindo.
Mira Alfassa (1878 - 1973), française d'un père turc et d'une mère égyptienne, dénommée la Mère
Sri Aurobindo (1972 - 1950), indien éduqué en Angleterre, leader politique, poète, philosophe, penseur spiritualiste.
Leur rencontre en 1914 à Pondichéry va créer un couple de pensée spirituelle et avant-gardiste.
Autour de Sri Aurobindo se crée un ashram à Pondichéry. A partir de 1926, Sri Aurobindo se retire de la vie publique pour se consacrer à sa quête spirituelle et à l'écriture jusqu'à sa mort en 1950.
En février 1968, Mère inaugure la cité d'Auroville en présence des officiels et de jeunes de 124 pays apportant chacun une poignée de leur terre natale qu'ils verseront dans une urne.
Hier, un plateau aride désertique. Aujourd'hui, une cité verdoyante et merveilleuse.
L'an prochain, en 2018, Auroville fêtera ses cinquante ans. 50 ans d'utopie, d'expérimentation, de développement. La ville compte aujourd'hui environ 2 500 résidents permanents. C'est encore peu. Elle est prévue pour accueillir à terme une population de 50 000 habitants. Y arrivera-t-elle ?
Pour devenir Aurovillien, il faut être accepté par la communauté. Après une période d'observation d'un an minimum, une commission agrée ou non votre candidature. Vous pouvez quitter la communauté en toute liberté. Rien à voir avec une secte. Un aurovillien qui oeuvre à temps plein pour la communauté reçoit une indemnité mensuelle, appelée maintenance de 13 000 roupies, 171€.
Tout n'est pas rose dans la cité. Loin de là. Lors d'une visite guidée avec une aurovillienne, elle nous explique que la vie quotidienne avec la génération des "anars gauchistes à fort caractère" de la première heure n'est pas toujours facile. Cependant, elle réussit à conserver un fonctionnement sans hiérarchie et transparent. Différentes commissions animées par des Aurovilliens gèrent la Cité.
Voici la Charte d'Auroville, rédigée par la Mère :
1- Auroville n'appartient à personne en particulier. Auroville appartient à toute l'humanité dans son ensemble. Mais pour séjourner à Auroville, il faut être le serviteur volontaire de la Conscience Divine
Pas de propriété privée à Auroville. L'ensemble des bâtiments appartient à la Fondation d'Auroville. La cité est une enclave autonome en territoire indien. Elle bénéficie de l'aide du gouvernement.
2- Auroville sera le lieu de l'éducation perpétuelle, du progrès constant, et d'une jeunesse qui ne vieillit point.
En d’autres termes, on ne souhaite pas d’écoles officielles, c’est plutôt par l’échange humain, l’éducation sociale et continue, qu’on enseigne « l’école de la vie » au profit du savoir de chacun. Il n’existe pas de grades ou de diplômes, on cherche ainsi à enrichir les facultés et à en découvrir de nouvelles.
3- Auroville veut être le pont entre le passé et l'avenir. Profitant de toutes les découvertes extérieures et intérieures, elle veut hardiment s'élancer vers les réalisations futures.
Auroville se veut une ville expérimentale qui met de l’avant la conscience humaine à travers différents modes de vie qui sont plus durables que ceux précédemment utilisés sur la planète. Elle fait la part belle à l'écologie, aux énergies renouvelables.
4- Auroville sera le lieu des recherches matérielles et spirituelles pour donner un corps vivant à une unité humaine concrète.
Les Aurovilliens misent sur l’avènement d’une société nouvelle qui met de l’avant la conscience et l’ouverture personnelle comme modèles pour la planète.
Financement :
Les fonds d’Auroville proviennent de plusieurs sources comprenant le gouvernement indien et les ONG, les bénéfices internes : (Kapoor, 2007)
18 % fonds générés à l’interne;
56 % fonds de sources externes ou donations;
26 % fonds indiens.
Auroville est planifiée sur un territoire qui ne lui appartient pas complètement. Grâce aux dons, elle peut investir dans l’achat de nouvelles terres pour étendre son territoire.
Charte écrite à la main par la mère
sources : auroville.org et rolandecineas.wixsite.com/auroville
Chennai
Mahabalipuram
Pondichéry
Ce soir, nous quittons Pondichéry et l'état du Tamil Nadu pour le Kerala et ses Backwaters. Nous séjournerons cinq jours à Allepey. Mais ça, c'est une autre histoire. A suivre ...
Les Clopins clopants,
Aujourd'hui Indiens, demain Tulauras
Noubliez pas que Indien vaut mieux que deux Tulauras