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Cuba

Mercredi 28 février 2018 - La Havane

Vol Santiago du Chili vers Panama city, gros hub aérien de l’Amérique centrale.

Vol Panama city vers la Havane. Arrivée à la chambre vers midi. Déjeuner léger d’un ananas. Et repos.

Diner rencontre avec Everth, guide touristique recommandé par Yuné, une amie de Jean-Pierre Lehman. Préparation du programme de nos journées cubaines. Nous décidons de louer ses services pour nos trois journées à La Havane.

Jeudi 1er mars 2018, La Havane

Programme du jour : visite de la vieille Havane.

Everth vient nous chercher à notre Airbnb. Nous sommes installés à trente minutes à pied de la vieille Havane. Sur le chemin, Everth nous parle longuement de la situation de La Havane, et plus largement de Cuba. Ce blocus qui depuis plus de 50 ans les obligent à vivre sur eux-même. Survivre plutôt.

Pour les Cubains, le coût de la vie est très bas. Pour les étrangers, c’est différent. Il existe un système monétaire à deux vitesses, le Peso cubain (CUP) pour les locaux, et le Peso convertible (CUC) aligné sur le dollar pour les autres. 1 CUC égal 1 dollar égal 24 CUP.

Dans les commerces à vocation touristique, les prix sont affichés en CUC. Quand nous allons acheté trois tomates pour la salade du soir au marchand de fruits et légumes dans la rue, il nous parle en CUP. On s'amuse bien. Les fruits et légumes sont savoureux.

Les agents de l’état, c’est à dire la majorité des travailleurs, touchent un salaire qui leur permet tout juste de vivre, environ 30 à 40 euros par mois. Tous essaient de trouver une petite activité de complément pour leur apporter quelques pesos supplémentaires. Depuis 1994, l'état cubain a permis l'exploitation de petits commerces privés.

Ceux qui s'en sortent bien sont ceux qui travaillent pour les touristes : guide, taxi, hébergeurs. Ils se font payer en CUC, et plutôt bien. Ceux qui possèdent une voiture ou une grande maison par héritage sont les rois du pétrole.

Les voitures américaines, Chevrolet, Dodge, des années cinquante sont légion ici. Elles sont entretenues avec les moyens du bord, mais bichonnées, colorées, pimpantes pour séduire les touristes qui font un tour de ville à leur bord.

Les cubains font la queue en permanence. Nous avons eu l’occasion de nous rendre compte quand nous avons voulu acheter une carte pour obtenir quelques heures de wifi. Et c’est comme cela pour tout. Malgré toutes ces petites tracasseries, la bonne humeur semble reine.

Le système a par contre deux gros avantages : l'éducation et la santé gratuites pour tous.

Les relations avec les Etats-Unis s'étaient améliorées avec Barack Obama. Le processus s'est effondré avec l'arrivée de Donald. (Les méfaits de Disney !)

Revenons à la vieille ville. Elle est magnifique. Cinq siècles d'histoire coloniale. Cuba a été libéré du joug des Espagnols par le héros national José Marti en 1895. Fidel Castro fera la même chose en 1959 en renversant le régime de Batista. De partout, des bâtiments qui méritent notre attention. Certes, ils sont pour la plupart en mauvais état par manque de moyens pour les entretenir.

La ville est très sûre. La police est visible. Pas de pickpockets. Les touristes, principales ressources extérieures du pays, sont protégés. Notre circuit est très classique : la place de la fraternité, le parc central, le Capitole, l’immeuble Bacardi, la rue Obispo avec ses bars célèbres le Floraldita pour ses Daïquiris, la Bodeguita del Medio pour ses Mojitos,et l’hôtel Ambos Mundos, trois lieux qu’affectionnait particulièrement Ernest Hemingway, la Giraldilla, la Plaza San Cristobal, et retour à la casa.

Dans la vieille Havane, la musique est très présente. Les orchestres animent les terrasses des restaurants et cafés. On se croirait à la Fête de la musique. Sauf qu’ici, c’est tous les jours.

Vendredi 2 mars 2018, La Havane

Cap sur la place de la Révolution et ses héros. C’est une énorme place qui peut accueillir des centaines de milliers de personnes. C’est là que chaque année, l’ami Fidel haranguait la foule de ses discours fleuves. La place est entourée des bâtiments importants de l’état : ministère des armées, ministère de l’intérieur, ministère des communications, le Palais de la révolution, théâtre national.

En son centre, une tour de 135 mètres de haut à la mémoire de José Marti, le héros de la guerre d’indépendance de 1895 contre les espagnols. José Marti, voilà bien le héros de la Nation cubaine. Journaliste, écrivain, poète, il s’est exilé au Etats-Unis pour réunir les moyens nécessaire à une guerre d’indépendance, et il a payé de sa vie sa participation au combat. Le peuple cubain lui voue une reconnaissance éternelle. Dans le hit-parade du coeur des Cubains, viennent ensuite Ernesto, le Che, et enfin Fidel qui a tenu la boutique pendant cinquante ans.

Nous marchons ensuite jusqu’au cimetière Christophe Colomb. Un énorme poumon dans la ville : 5 000 ha, 10 000 tombes, du marbre, des statues à profusion. C. Colomb, dans son testament, avait demandé à être enterré à la Havane. Ce cimetière a été créé à son intention. Plus tard, les Espagnols récupéreront ses restes.

Puis, c’est le quartier Vedado qui nous accueille avec ses belles maisons coloniales, l’hôtel national qui hébergeait les mafieux américains dans les années cinquante. Nous traversons le triangle d’or, avec le cinéma Jara, l’hôtel Havana libre et le célèbre glacier Copélia. La file d’attente était impressionnante.

Déjeuner au restaurant El Biky, puis passage par la Callejon Hammel, lieu d’art alternatif du quartier. Et retour à la casa.

Samedi 3 mars 2018, La Havane

Un jour sans fin, voilà l’impression de nos journées à la Havane. On se lève, on prend un excellent petit déjeuner : jus et fruits frais, oeufs brouillés (mais pas nous), café con leche, toast, beurre et confiture maison. On sort dans la rue. Il fait beau. La température est agréable. Les Cubains sont là. Ils nous attendent. Les voitures pétaradent. La musique de la ville résonne. Chaque matin, c’est pareil.

 

Nous mettons le cap sur Jaimanitas et Fusterlandia, une oasis artistique créée par le plasticien cubain José Fuster. Inspiré par Gaudi et Picasso, il a créé un lieu de vie délirant et coloré tout en mosaïque. Une belle découverte que David Dereani nous a soufflé à l’oreille. Merci l’ami.

Retour à la vieille Havane pour un déjeuner romantique à l’hôtel Florida. Le lieu est magique et nous sommes les seuls clients. Comble de bonheur, un trio de musiciens, nommé El trio, pousse la chansonnette avec beaucoup de talent - voir les vidéos.

Nous prenons ensuite le ferry pour nous rendre à Casablanca, de l’autre côté du port de la Havane. Les espagnols ont créé là un ensemble fortifié, los Tres reyes del Morro’s, pour prévenir les attaques de la ville par les corsaires. Ils avaient installé une énorme chaîne pour empêcher les bateaux d’accéder à la baie.

Sur cette péninsule, un mémorial de la crise de missiles d’octobre 1962 a été installé. Nous replongeons dans l’histoire de cette période tendue entre les deux blocs Est et Ouest dont Cuba a failli être la victime.

Retour à la casa vers 18h à travers les quartiers populaires de la ville, tout en admirant les belles bâtisses délabrées. A cette heure, les Cubains sont dans la rue. La musique est omniprésente.

Dimanche 4 mars 2018, Viñales

Changement de campement aujourd’hui. Nous quittons la Havane pour la province. Cap à l’Ouest sur Vinales et ses mogotes. Le site a été classé patrimoine de l’humanité en 1999. La Vallée de Viñales est située dans la province de Pinar del Río.

Elle présente un bel exemple de relief karstique, sous la forme de mogotes, buttes montagneuses de calcaire émergeant de la plaine. Datant de l'époque des dinosaures, elles sont désormais recouvertes d'une épaisse végétation.

La vallée englobe le parc national de Viñales.

 

Quel changement après l’agitation de la ville, Viñales est un village. Nous en avons vite fait le tour à pied. Dans l’après-midi, nous allons visiter la plantation de tabac de Juan Millo. Dans la famille, ils sont planteurs depuis plusieurs générations. Les hommes récoltes les feuilles. Les femmes les piquent en paquet qu’elles mettent à sécher sur les barres de bois, les cuje. Quatre mois de séchage sont nécessaire avant que L’état cubain ne leur achète toute la récolte. Juan nous explique la fabrication des cigares roulés à la main. La nervure centrale de la feuille, qui contient 85% de la nicotine, est enlevée.

En fin d’après-midi, une belle lumière éclaire le village. c’est le “mojito time” !.

Mo        &       Ma
Les  Clopins       clopants
Mo        &       Ma

Lundi 5 mars 2018, Viñales

Une grande journée nature qui a commencé au lever du soleil. La lune n'était pas encore couchée. 7 heures du matin, départ à pied pour la grotte de l'indien à 8 km environ. Le village s'active. Les enfants attendent le transport pour l'école. Tout ce qui peut rouler est mobilisé :  camions, carrioles avec cheval, scooters électriques, vélos. Nous empruntons la route qui mène à la grotte. Le trafic réduit rend la chose possible. A certains moments, nous sommes seuls sur le chemin. Les oiseaux nous offrent leur symphonie. Le soleil se lève lui aussi. Une belle lumière rasante éclaire le paysage. Arrivée sur le site vers 9h30, nous avons fait beaucoup d'arrêt photos ou observations.

Creusée par l'eau voilà des millions d'années, la grotte présente la particularité d'abriter une petite rivière navigable. Rien de très spectaculaire, mais agréable.

Retour au village en empruntant des sentiers de traverse. En chemin, nous rencontrons Léna, une cubaine dont la famille gère une ferme qui produit café, miel et une liqueur à base de goyaves. Elle nous explique les processus de production. Les plants de café, de type Criollos, sont plantés à l'ombre de fruitiers comme avocatiers, goyaviers, car ils ne supportent pas le soleil direct. Elle nous offre un drôle de fruit, l'estropajo, qui devient une éponge grattoir sous la douche. Ils plantent également des malangas, de la famille des pommes de terre. Nous déjeunons cuisine locale sur place.

Retour à la casa par les sentiers qui longent les mogotes. Au village, nous assistons à la première phase de la fabrication des cigares, le cœur - voir vidéo - Ils sont ensuite placés sous presse pendant trente minutes. Il nous faudra revenir pour voir la pose de la feuille extérieure, celle qui donne ce bel aspect lisse. Nous sommes au paradis des fumeurs.

Mardi 6 mars 2018, Viñales

Lever 5h pour voir le lever de soleil sur la vallée. Clopins du matin trottent comme des lapins. La pleine lune éclaire le chemin, même pas besoin de frontale. Les coqs animent notre traversée du village endormi. Destination le mirador de l’hôtel Los Jasmines à quatre kilomètres. Arrivée sur place vers 6h. Nous sommes en avance. Nous patientons sur la terrasse. Nous sommes seuls avec le veilleur de nuit.

Vers 7 heures, le voilà. Les mogotes prennent une autre dimension avec cet éclairage rasant.

Retour à la casa vers 8h30 pour le petit déjeuner.

Le membre masculin de l’équipe ayant un coup de mou, ce matin, ce sera repos pour tous. La balade à la peinture murale de la préhistoire est reportée à l’après-midi.

Mais l'après-midi se passe en mode "parallèle au plafond". Ce sera pour demain.

Mercredi 7 mars 2018

Journée de balade dans la campagne environnant Viñales. Le matin, direction la peinture murale de la préhistoire.

L’après-midi, cap sur la vallée du silence. Un coin de campagne tranquille avec un petit lac, à travers plantations de tabac et de canne à sucre. Nous croisons énormément de français de tous les ages. Cuba est une destination tendance.

Demain matin, nous prenons le bus pour Cienfuegos.

Jeudi 8 mars 2018, Cienfuegos

Journée de transfert entre Viñales et Cienfuegos. 

Cienfuegos est une ville portuaire, capitale de la province du même nom. Elle est située au fond d'une des plus belles baies de la mer des Caraïbes, à 228 km au sud-est de La Havane. Le centre historique est bien préservé et son atmosphère maritime lui apporte un caractère unique. Elle gagna tôt – dès l'époque coloniale – son titre de « Perle du Sud ».

Classé patrimoine mondial de l'humanité en 2005. Fondée au début du XVIIIe siècle, sous la domination espagnole, et peuplée en premier lieu par des Français, cette ancienne ville marchande doit ce choix à son architecture coloniale du XIX siècle. Cienfuegos est le premier et l'un des plus remarquables exemples d'ensemble architectural traduisant les nouvelles notions de modernité, d'hygiène et d'ordre en matière d'urbanisme tel qu'il s'est développé en Amérique latine à partir du XIX siècle

Vendredi 9 mars 2018, Cienfuegos

Journée relax en bord de baie. Le rythme s'alanguit, se cubanise. Balade à pied le long du Malecon de Cienfuegos jusqu'à la Punta Gorda. Sur le chemin, de belles bâtisses coloniales, témoignages de l'opulence de la ville par le passé.

Nous déjeunons au Palacio del Valle, un ancien palais du XXe siècle, de style mauresque, roman, gothique et vénitien.

Samedi 10 mars 2018, Santa Clara, le mémorial du Che

Une journée consacrée à la mémoire de Ernesto Guevara, le Che. Nous prenons le bus pour un aller retour à Santa Clara, à soixante kilomètres de Cienfuegos. Le 29 décembre 1958, il a mené ici une bataille décisive pour le succès de la révolution cubaine. Il est l'artisan de la prise de la ville. Il a organisé le déraillement d'un train de renfort, envoyé par Batista. Les soldats réguliers ont finis par fraterniser avec les rebelles sans vraiment combattre. Quelques heures après avoir appris cette nouvelle, Batista quittait la Havane pour se réfugier à l'étranger.

Un mausolée a été édifié à sa mémoire et à celle de ses compagnons de combat. Il abrite un musée où l'on découvre tout de la vie du Commandante. Respect pour ce héros.

Pause déjeuner et glace chez Coppélia. Dans la file d'attente, nous fraternisons avec Carlos, un ingénieur civil cubain (salaire 25 euros par mois). Il nous emmène ensuite sur le site "el tren blindado", musée consacré à cet épisode de la prise de la ville.

Demain, nous quittons Cienfuegos pour Trinidad.

Dimanche 11 mars 2018, Trinidad

Une journée de transfert entre Cienfuegos et Trinidad. Assez courte, les deux villes sont distantes de 82 kilomètres.

Installation dans la casa, et repos. La chaleur nous accable. Nous sentons le besoin de nous reposer plus fréquemment. Sortie en ville pour quelques courses et pour goûter Mojito et Pinacolada du coin. Ben oui, il faut bien comparer !

Trinidad, c'est the spot touristique de l'île. Beaucoup de voyageurs stoppent ici leur descente dans le Sud de l'île, pour remonter ensuite vers les plages de Varadero. De notre côté, nous pousserons jusqu'à Santiago de Cuba.

Le centre ancien est classé patrimoine mondial. Il a beaucoup de charme, ruelles pavées, maisons basses, couleurs des façades. Nous le découvrons à la nuit tombée, sous la lumière des réverbères

 

Lundi 12 mars 2018, Trinidad

Grasse matinée chez les Clopins. Lever à 9 heures. Il y a longtemps que cela ne nous était pas arrivé.  Balade dans le centre. Visite du Palacio Cantero (1830), la maison d'un riche planteur sucrier, transformée en musée. Trinidad était un secteur de production sucrière de première importance.

L'après-midi sera consacrée à la finalisation du programme des trois jours suivants, ainsi qu'à des tentatives de connexion Internet.

Dîner à la casa, préparé par la maîtresse de maison Melba. Une femme très active. On peut dire qu'elle a la pêche, Melba ! Tandis que Pedro, son mari, goûte le rhum (ben oui, faut bien comparer) et tape sur des tambours.

Une excellente soupe à base de haricots rouges, parfumés de cumin, la Frijoles. Un poisson frais cuisiné au beurre et à l'ail, accompagné de riz, bien sûr, et salade de tomates et concombres. On a pas pu tout finir !

Après le dîner; Pedro a sorti ses tambours et Jojo est sorti de son étui.

Mardi 13 mars 2018, Trinidad

Une journée orientée nature dans le parc naturel de Topes Collantes, à une vingtaine de kilomètres au Nord de Trinidad. Départ en camion pour affronter les routes de montagne. D’un mirador, nous découvrons la baie de Trinidad et la péninsule d’Ancon.

Sur ce haut plateau, on cultive le café. Notre première visite sera une plantation.

Puis, une marche en forêt avec une descente raidasse jusqu'au abords de la majestueuse cascade Vegagrandes, avec piscine naturelle. Nous sommes nombreux à nous laisser tenter par la fraîcheur de l'eau. Déjeuner sur place et retour à Trinidad vers 17h.

Après le dîner, Pedro et Melba, deux personnes délicieuses, deux porteurs de l'âme cubaine joyeuse, musicale, nous offrent quelques chansons. Jojo se met au diapason.

Mercredi 14 mars 2018, Trinidad

Lever de très bonne heure pour une tentative de connexion. Le réseau wifi existant est vite saturé. Alors, il faut y aller quand la ville dort encore. Tentative fructueuse, je parviens à charger des images et du texte.

A huit heures, un ami de la casa nous fait visiter la fabrique de cigares de Trinidad.  Ca ressemble à une grande salle de classe, chacun derrière son pupitre de travail. 220 cigares par jour environ en huit heures de travail. Main d’oeuvre plutôt féminine.

Vers neuf heures, nous prenons un taxi pour visiter la vallée des Ingenios, le secteur sucrier de Trinitad. Le jeune chauffeur nous sert de guide. Nous visitons l’ancienne plantation Manaca Iznagua. Une tour impressionnante domine le paysage. elle servait de tour de guet pour surveiller les esclaves au travail. Il nous explique tout le processus de fabrication du sucre. L’extraction du jus des cannes, la cuisson pour obtenur la mélasse, le raffinage sommaire et enfin le transport sur la rivière de la vallée jusqu’au port de trinidad.

Nous finissons la matinée chez le potier de la ville, qui depuis quatre générations travaille l’argile de la montagne pour produire des céramiques.

Après-midi en mode relax.

 

Jeudi 15 mars 2018, Trinidad

Nouvelle tentative ce matin, mais infructueuse. trop de vent sans doute.

Journée rando. Nous partons à pied de la casa pour rejoindre la cascade Javira, dans le parc naturel El Cubano, à sept kilomètres dans la montagne. C’est un itinéraire peu empreunté par les touristes. Ils préfèrent y aller en tour organisé. En chemin, nous croisons des paysans qui vont en ville vendre leur production. Nous traversons des terres agricoles avant d’arriver à l’entrée du parc, où là, il faut nous acquitter d’un droit d’entrée de 10 CUC chacun. (rappel 1 CUC = 1 dollar). Les activités proposées aux touristes sont globalement chères. Mais, on se dit que cela finance l’état Cubain, alors ça passe.

Sur les deux derniers kilomètres, les groupes de touristes, allemands notamment, affluent. Nous prenons du recul pour écouter le chant de la rivière et des oiseaux.

Arrivée à la cascade, elle est beaucoup moins spectaculaire que Vegagrandes. Trop de monde autour ou dans la piscine naturelle, trop de bruit. Nous rebroussons chemin rapidement pour retrouver le calme de la forêt.

Après le déjeuner, séance photo de la casa car Melba voudrait se lancer en solo sur Airbnb. Actuellement, c’est une autre personne qui lui envoit du monde quand il ne peut pas les recevoir lui-même.

Sieste bienfaitrice. Courses pour le diner que nous allons partager avec Melba et Pedro. Notre dernière soirée chez eux. Ils vont nous manquer, et je crois que c’est réciproque.
 

Vendredi 16 mars 2018, Santiago de Cuba

Lever de très bonne heure pour prendre le bus qui nous emène à Santiago de Cuba, presque à l’extrémité orientale de l’île. Partis à 8h de Trinidad, nous arriverons à 22h30 à Santiago, avec 1h30 de retard. 14h30 de voyage en bus sur des routes cahoteuses. Cuits, rincés. Heureusement, Josefina notre hôtesse Airbnb, nous attend avec son frère Poupi et une voiture pour nous emmener à sa casa.

Samedi 17 mars 2018, Santiago de Cuba

Une belle première journée à Santiago. A nouveau, nous sommes victimes du syndrome de la “bonne pioche”. Josefina et sa famille sont des hôtes d’exception. Josefina est la directrice du musée du Carnaval de Santiago. La cité a été fondé en 1515. Ca vous rapelle des souvenirs ? Elle a une histoire très ancienne avec le carnaval de Cuba, notamment grâce à l’aide des français.

Le matin, nous partons faire le marché. C’est un jour d’affluence. Beaucoup de monde au stand des oeufs. Il y a eu une livraison. Tout le monde fait le plein.

Dans l’après-midi, nous visitons le musée du carnaval. C’est jour de fête en ville. Nous sommes chanceux. c’est le festival de la Trova. De partout, des groupes de musique. Au musée, un groupe folklorique.

Après le dîner, nous partons tous en bande à l’hôtel Casa Granda. Eh oui, ça ne s’invente pas. Le grand hôtel de Santiago s’appelle de nôtre nom. A l’entrée, j’essaie d’impressionner le concierge en lui montrant mon passeport et en lui disant que le suis l’héritier de la famille !

Au cinquième étage, une grande terrasse accueille tous les samedis un spectacle de Music-hall. Nous passons une belle soirée en famille parmi les boys et les girls du Show. Ce type de spectacle est très inhabituel pour nous, mais l’ambiance salsa et la Pinacolada aidant, nous nous prenons au jeu.

Dimanche 18 mars 2018, Santiago de Cuba

Lever tardif ce matin après la nuit de débauche.

En plein petit déjeuner, on frappe à la porte de la casa. C’est l’équipe de fumigation préventive contre les moustiques. Un technicien passe une fois par semaine dans toutes les maisons de la ville avec un appareil qui diffuse une fumée chargée d’insecticide. On se retrouve devant la maison dans la rue pour une petite heure à papoter entre nous et avec les passants.

Ce matin, c'est atelier cuisine pour Marcela, qui apprend à préparer le flan cubain avec Josefina fille et Marta, sa tante, tandis que je m'escrime à mettre à jour le blog.

Dans l’après-midi, Poupi nous dépose au Parc des Suenos, un parc de divertissement familial. Retour à pied à travers la ville.

Après le dîner, nous nous retrouvons en famille devant le programme "Bailando en Cuba", une émission concours de danse genre "Danse avec les stars". Chez Josefina, nous retrouvons l'ambiance familiale rencontrée au Kosovo, chez Shefquet et Aymon.

Lundi 19 mars 2018, Santiago de Cuba

Nous poursuivons l’exploration de la ville. Aujourd’hui, cap sur le port pour faire un  tour en bateau dans la baie. Mais le lundi, le bateau est de repos. Rendez-vous est pris pour le lendemain.

Nous prenons ensuite le chemin du cimetière Santa Ifigénia, où reposent des héros nationaux comme José Marti, Fidel Castro, Antonio Macéo, José Manuel Caceres qui ont tous tenu un rôle de premier plan dans la guerre d'indépendance de 1898 ou la révolution de 59, mais aussi plusieurs trovador, dont Compay Segundo, du Buena Vista Social Club et Pepe Sanchez, le père de la rumba cubaine. C'est un bel endroit rempli de marbre blanc et de statues.

Retour en ville où nous cherchons désespérément du beurre. Nous voudrions leur préparer un gâteau au chocolat, mais nous n'en trouvons pas.

En fin de journée, nous allons au cinéma pour un festival du documentaire. Nous découvrons Electo Silva, fondateur du choeur Orféon de Santiago. Il faut absolument que je trouve l'endroit où ils répètent pour les filmer et monter les images à la Cie CDT. Nous découvrons également le travail d'un plasticien cubain surnommé El Choco (Chocolate), et une télévision locale créée en 1993 et implanté dans la Sierra Maestra, TV Serrena. Muy interessante !

Mardi 20 mars 2018, Santiago de Cuba

Journée patrimoniale. Nous restons dans le cœur de la ville ancienne pour visiter le musée Emilio Bacardi. Fils du fondateur de la société Rhum Bacardi, il était peintre et a joué un rôle important dans la guerre d'indépendance. Il fut le premier maire de Santiago de Cuba. Son musée abrite un étage consacré aux beaux arts, un étage à la colonisation de Cuba et à la guerre d'indépendance, et un petit niveau d'ethnologie. Visite qui vaut le détour. A l'étage beaux arts, quelques toiles provenant du Prado de Madrid.

Puis, le musée du Ron (Rhum en cubain) avec dégustation en fin de parcours. Nous souhaiterions en ramener plusieurs bouteilles pour des cadeaux car il est vraiment bon, mais la règlementation française va nous restreindre à deux litres seulement.

En soirée, nous assistons à une représentation de la Tumba Frances. C'est un mix assez étonnant de danse française et de musique africaine. La Tumba Frances a été déclaré patrimoine immatériel de l'humanité par l'Unesco. Elle est née à Santiago à la suite de l'arrivée des colons français et leurs esclaves fuyant Haïti, après la révolte des esclaves conduite par Toussaint Louverture.

A la fin de la représentation, énorme coup de chance. Je tombe sur Lissette Lucambio Perez, une des chefs de chœur de Santiago. Elle nous invite à sa maison et enregistre sur notre clé USB une tonne et demi de partitions de musique cubaine pour chœur mixte, pour chœur d'enfant... Un trésor. C'est la Cie CDT qui va être contente. Demain, nous avons rendez-vous à 9h pour une répétition.

Mercredi 21 mars 2018, Santiago de Cuba

Journée chorales à Santiago. A 9 heures, nous sommes dans la salle de répétition du chœur l’Orféon, dans une maison du centre. La salle n’est pas climatisée, alors, portes et fenêtres sont ouvertes. Les bruits de la rue me gênent pour l’écoute, mais eux semblent être habitués. Je reste là une heure à essayer de capter quelques séquences. Leur répétition me rappelle les nôtres. Ils sont une vingtaine environ, avec un équilibre hommes et femmes. Le chœur est professionnel. Quand ils chantent, ça sonne. 

Nous les quittons en leur promettant de leur faire passer quelques partitions de notre chœur. Ils sont très demandeurs.

Puis, nous allons visiter la maison de Diego Velasquez, le Conquistador espagnol qui a fondé la ville de Santiago en 1515. Une magnifique demeure de maître sur deux niveaux, munies de moucharabiehs, de beaux plafonds en bois, de mobiliers en acajou, d’une belle cour intérieur.

Vers 17h, nous retrouvons Lissette et son choeur d’enfant dans la salle d’une école du centre. Là encore, il faut de la concentration aux enfants pour chanter et suivre les intentions du chef, tant les bruits environnants sont génants. Je capte en vidéo plusieurs séquences.

En soirée, nous allons à la Casa de la Trova pour un concert de musique cubaine.

Jeudi 22 mars 2018, Santiago de Cuba

Journée anniversaire à la casa. Aujourd'hui, nous fêtons les 55 ans de Josefina, notre hôtesse et les 90 ans de son papa. Le matin, nous allons faire des achats pour l'anniversaire : vins pour le repas, parfum et déodorant pour elle et son papa. Nous en profitons pour acheter quelques bouteilles de Rhum de Santiago. Au retour, Marcela leur prépare deux gâteaux au chocolat, dont elle a le secret.

Josefina nous avait annoncé un début des festivités vers 12h30. En fait, c'est plutôt vers 16h que nous commencerons à grignoter quelque chose. Mais en attendant, le rhum et le vin emplissent les verres, que nous nous efforçons de vider méthodiquement en nous agitant sur des airs de Salsa. Toute la maisonnée est là, plus les nombreux parents et amis. Nous rencontrons un jeune couple Uruguayen qui vient loger là pour deux nuits et échangeons avec eux nos bonnes adresses de Cuba.

Vers 17h, arrive la principale victime de cette journée, un magnifique cochon de lait grillé. Nous l'accueillons avec plaisir et gourmandise. Ici, pas de rituel du gâteau et des bougies pour les anniversaires. Les gâteaux de Marcela font fureur. Tout le monde lui demande la recette. La pâtisserie n'est pas le fort des Cubains. Salsa et rhum anime la soirée dans les éclats de rires des invités. Paolina, une enfant de 9 ans, a apporté son costume de payaso (clown). Nous avons sympathisé tous les deux. Entre enfants, on se comprend.

Vers 22h, nous avons bouclé nos sacs pour partir à l'aéroport prendre le vol pour La Havane de 23h45 (initialement prévu à 18h25, mais retardé).

La séparation avec la famille de la casa se fait dans la douleur et l'émotion. Six jours à partager leur quotidien, à entendre des "Di me, mi amor" ou encore "Di me, mi vida" quand les femmes de la maison s'adressent à toi, ça laisse des traces. Poupi, le frère chauffeur de la casa, nous accompagne à l'aéroport.

Et là, une nouvelle aventure commence. Cuba est un pays de surprise. Le vol tarde à embarquer. Vers 00h30, on nous annonce un retard technique. Vers 03h, on nous annonce l'annulation du vol. La personne de service de Cabana airlines fait son possible pour nous trouver un transport et un hôtel pour la nuit à Santiago. Vers 04h30, nous sommes au quatorzième étage de l'hôtel Melia, pour une courte nuit.

Vendredi 23 mars 2018, Retour à la Havane !

Lever à 7h pour petit déjeuner et prendre des nouvelles sur la suite des opérations. Nous nous retrouvons dans la salle de restaurant de cet hôtel chic, en compagnie de 200 retraités allemands qui découvrent Cuba par le biais d'agence. Quelle tristesse !

Vers 10h, Cubana nous demande de revenir à l'aéroport pour 14h. Il y aura des places pour un vol dans l'après-midi. Croisons les doigts.

Si tout se passe bien, nous devrions être à la Havane en fin de journée, et prendre notre vol pour la Guadeloupe demain matin. 

Et oui, avant de revenir sur le sol métropolitain, le gouvernement français nous impose une semaine de quarantaine dans les Antilles françaises afin de déguster les rhums locaux et établir un comparatif avec les Cubains. Ben oui, faut bien comparer !

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit le café, nous quitterons Cuba. Ce pays d'exception nous a profondément marqué.

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